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Ghyzlène Boukaila

#31# (Unknown call)

Fiction expérimentale | hdv | couleur | 16:16 | Algérie, France | 2021

Au large d’un monde en reconstruction, une voix dont on ignore la source surplombe la ville et sonne comme une injonction. En résistance à cette diction autoritaire, une nouvelle voix émerge. Cheikh Morad Djadja se fraye un chemin au sein de cet univers, il doit se rendre au Taxiphone et y lais- ser son propre message crypté. "Appel masqué" est une chanson composée par Cheb Abdou en 1993, durant la période de la décennie noire en Algérie. Comme plusieurs de ses morceaux, Cheb Abdou les a écrit et interprété sous menaces constantes. À travers ses musiques, il y a ouvert un champ d’expression identitaire etde dictions autour l’extistence d’un autre genres. L’ étymologie du mot RAÏ prend tout son sens. En retournant sur les traces de la naissance du raï, Oran, j’y ai rencontré Cheikh Morad Djadja une personnalité de ce milieu et successeur de Cheb Abdou, c’était une réelle immersion au sein de la communauté de chanteurs(se) et musiciens(ne) raï. Le film s’est construit autour du taxi-phone représentant ce non-lieu de télécommunication anonyme et de l’impossibilité de faire subsister un message, une opinion, un avis au sein d’une société contempo- raine. En écho aux paroles de la chanson "Appel masqué" de Cheb Abdou, #31# (appel masqué) est une ap- proche a mis chemin entre le documentaire, la fiction et la performance, où Cheikh Morad Djadja nous mène vers une quête existentielle, dans un monde en perpétuelle reconstruc- tion, où ce non-lieu lui permet d’y laisser un message vocale masqué sur sa trans-identité.

Ghyzlène Boukaïla est une artiste et réalisatrice multimédia née en 1993 à Alger. Elle vit et travaille entre Alger et Lille. Sa démarche artistique et sa sensibilité se cristallisent dans les seins d'une famille de révolutionnaires algériens. Explorant certaines problématiques liées au post-colonialisme, sa démarche explore de nouveaux récits liés aux (ré)évolutions socio-politiques et numériques en situant sa pratique à l'interface du documentaire/performance et des récits numériques post-humains.