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Riar Rizaldi
Kasiterit
Fiction expérimentale | hdv | couleur | 18:22 | Indonésie | 2019
Un tiers de l'approvisionnement mondial en étain est extrait de l'île de Bangka, en Indonésie. L'étain est le minerai le plus affecté par les développements technologiques à venir, notamment l'intelligence artificielle et les technologies de production d’énergie renouvelable. Natasha est une voix d'I.A. alimentée par l’énergie solaire, et, dans ce film, elle retrace leur généalogie et la vérité de leur origine, de la liquidité du capital à la dynamique du travail. Avec sa voix féminisée - comme c'est souvent le cas pour les autres assistants vocaux basés sur l’intelligence artificielle, produits par les grandes entreprises technologiques - Natasha raconte l'émergence de l'étain sur l'île de Bangka, et sa propre existence, du point de vue d’une anthropologie tropicale de la nature, de la théorie de la valeur, de la philosophie du temps, des mutations génétiques, de la géopolitique, et de l'automatisation.
Riar Rizaldi est artiste et chercheur. Né en Indonésie, il vit actuellement à Hong Kong (Chine). Il s'intéresse principalement à la relation entre le capital et la technologie, à l'extractivisme, et à la fiction théorique. À travers ses œuvres, il questionne la notion de politique de l'image, la matérialité, l’archéologie des médias et les conséquences inattendues des technologies. Par ailleurs, il compose et interprète activement des fictions sonores, à l’aide des méthodes du field recording et du bruitage par le biais du langage de programmation. Il a également été le curateur du ARKIPEL Jakarta International Documentary & Experimental Film Festival - Penal Colony [2017], Jakarta (Indonésie); de "Internet of (No)Things" [2018], au Jogja National Museum, Jogjakarta (Indonésie); et a été co-curateur de "Open Possibilities: 'There is not only one neat way to imagine our future'", au JCC – Japan Creative Centre, Singapour (Singapour), et au NTT ICC – InterCommunication Center, Tokyo (Japon) [2019-2020]. Ses œuvres ont été présentées notamment au Festival international du film de Locarno (Suisse); au BFI Southbank, Londres (Royaume-Uni); au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); au NTT InterCommunication Center, Tokyo (Japon); et à la National Gallery of Indonesia, Jakarta (Indonésie).
Elske Rosenfeld
Hugging Angela Davis
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 14:41 | Allemagne | 2020
L'installation vidéo "Hugging Angela Davis" est une étude filmique et performative d'une étreinte spontanée entre Angela Davis et une jeune Allemande de l'Est. Cette femme, Erika Berthold, était la fille de fonctionnaires communistes, mariée au fils de Robert Havemann, célèbre dissident communiste, et était elle-même active dans les cercles d'opposition. Cette œuvre explore la potentialité ouverte par cette rencontre entre les deux personnalités et leurs luttes politiques. Elle entrelace le questionnement narratif à propos de cet évènement avec un examen filmique et performatif du motif de l'étreinte comme geste somatique, affectif et politique. Que comprendre de la reconnaissance mutuelle des deux femmes, de leur choix commun de s’écarter du protocole? Comment leur complicité momentanée traverse-t-elle ou complique-t-elle les différents culturels et politiques? À quoi pourrait ressembler une politique (dissidente) de l'étreinte? "Hugging Angela Davis" fait partie du projet à long terme "A Vocabulary of Revolutionary Gestures", qui étudie le corps en tant que site et archive d'expériences historiques.
Elske Rosenfeld est née en 1974 à Halle-sur-Saale (RDA, ex-Allemagne de l’Est). Elle travaille sur différents médias et formats. Ses principaux centres d'intérêt et médiums sont l’histoire du socialisme d’État et de ses dissidences, ainsi que la révolution de 1989/1990. Documents et archives servent de points de départ pour organiser des espaces, dans lesquels ces histoires peuvent être présentées. Son projet en cours, "A Vocabulary of Revolutionary Gestures", étudie la façon dont les événements politiques se manifestent et s'archivent dans le corps de leurs protagonistes. Ses œuvres ont fait l'objet d'expositions à l’international, notamment aux Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Dresde (Allemagne) [2020]; au Goethe Institute Moscow, Moscou (Russie) [2020]; au Palast der Republik - Haus der Berliner Festpiele, Berlin (Allemagne) [2019]; à f/stop Leipzig (Allemagne) [2018]; au Gorki Herbstsalon III, Berlin (Allemagne) [2017]; au mumok kino, Vienne (Autriche) [2016]; au steirischer herbst festival, Graz (Autriche) [2015]; à la Devi Art Foundation, Delhi (Inde) [2013]; et à Former West, Utrecht (Pays-Bas) [2010]. En 2018, elle a co-organisé le projet "wildes wiederholen. material von unten. Künstlerische Forschung im Archiv der DDR-Opposition" avec Suza Husse. En 2019, elle a été co-curatrice du festival Palast der Republik à la Haus der Berliner Festspiele, Berlin (Allemagne).
Pia Rönicke
The Times, replayed
Film expérimental | 16mm | couleur et n&b | 11:12 | Danemark | 2020
"The Times, replayed" se déroule dans une boucle temporelle à la fois énigmatique et très concrète. Depuis une pièce isolée, des images du monde apparaissent, désynchronisées et en même temps en phase avec le flux d’informations. La matérialité des images est remise en question, leur façon d’être contextualisées et de se décomposer, la vitesse à laquelle elles sont rendues obsolètes ou prennent un nouveau sens. Dans cet espace, une présence réelle commence lentement à émerger.
Pia Rönicke est artiste et vit à Copenhague (Danemark). Ces dernières années, elle a étudié différentes collections botaniques qui portent les traces de conditions coloniales et géopolitiques. Son travail s'intéresse aux problèmes d'espace et aux transformations spatiales. Elle interroge le lien entre l'espace de travail et l'espace filmique, ainsi que la façon dont nous concevons les questions historiques par rapport à nos activités quotidiennes. Pia Rönicke travaille souvent avec des archives, et la pratique de la collecte est un thème récurrent dans ses œuvres. Sa pratique artistique englobe le film, la gravure, la sculpture et les objets, qui construisent ensemble des récits. Elle a plusieurs expositions personnelles à son actif, notamment: "Drifting Woods", Gävle Art Center, Gävle (Suède); "Word for Forest", Parallel Oaxaca (Mexique) [2018]; "The Cloud Document", Overgaden Institute of Contemporary Art, Copenhague (Danemark) [2017]; "The Pages of Day and Night", gb agency, Paris (France) [2015]; et "Aurora", Museo Rufino Tamayo, Mexico (Mexique) [2012]. Elle a également participé à divers festivals de films et expositions collectives, notamment: le CPH:DOX, Copenhague (Danemark) [2018]; le FIDMarseille (France) [2018]; "Botany Under Influence", Apexart, New York (USA) [2016]; "A story within a Story", Biennale internationale d'art contemporain de Göteborg (Suède) [2015]; "Buildering : Misbehaving the City", Contemporary Arts Center, Cincinnati (USA) [2014]; "Réhabilitation", WIELS, Bruxelles (Belgique) (2012); "After Architecture", Centre d'Art Santa Mònica, Barcelone (Espagne) [2010]; "Imagine Action", Lisson Gallery, Londres (Royaume-Uni) [2008]; "Elephant Cemetery", Artists Space, New York (USA) [2007]; "Anachronisme", ARGOS, Bruxelles (Belgique) [2007]; et "GNS", Palais de Tokyo, Paris (France) [2003].
Kamran Sadeghi
Loss Less
Vidéo | mov | couleur | 22:53 | Iran, USA | 2020
"Loss Less" est une œuvre audiovisuelle in situ, enregistrée dans la tour de refroidissement de la centrale nucléaire désaffectée de Satsop. Dans les années 70, le programme d'énergie nucléaire américain avait commencé depuis plus de 20 ans. Dans l'État de Washington, un groupement de services publics a lancé ce qui devait être le plus grand projet de production d'énergie nucléaire de l'histoire du pays. La construction a été suspendue peu de temps avant l'achèvement des installations, et ce qui en reste est une structure de 129 mètres de diamètre à la base, s'élevant à près de 152 mètres. Kamran Sadeghi s'est servi de l’acoustique naturelle de la tour de refroidissement pour composer et remodeler le son, capturant l’intégrité architecturale et l’immédiateté holistique de la structure, tout en supprimant symboliquement son existence. Tout en mettant l'accent sur le son, Sadeghi a créé une œuvre abstraite en 3D à partir d'une photo prise sur place. Le titre, "Loss Less", est dérivé du terme "lossless" ("compression sans perte"), un processus qui permet de préserver et de reconstruire des données audio à la perfection. Dans le cas de cette réalisation, le son n'a pas été préservé, mais dégradé intentionnellement. Le titre exprime également la réalité des pertes et de la destruction catastrophiques causées par l'énergie nucléaire, et un appel à la réduction des risques.
Kamran Sadeghi est musicien, compositeur, producteur de disques et artiste interdisciplinaire. D’origine irano-américaine, il habite à New York (USA). Son récent album solo, disponible sur LINE, est composé d’un enregistrement fait à l'intérieur d'une tour de refroidissement nucléaire désaffectée, et d'une collaboration avec l'artiste d'installation Zimoun. La diversité de la pratique de Kamran Sadeghi peut être attribuée à son utilisation du son comme un matériau sculptural. Il est un alchimiste, guidé par la recherche thématique, l'expérimentation contrôlée et l'intuition, tout en travaillant avec la synthèse sonore, l'acoustique et les technologies d'enregistrement et de traitement du son. Ses performances, bandes sonores, collaborations et installations ont notamment été présentées au ICA – Institute of Contemporary Art, Boston (USA); au DTW – Dance Theater Workshop, New York (USA); à la Corcoran Gallery of Art, Washington (USA); au CTM Festival, Berlin (Allemagne); à la KW Gallery, Berlin (Allemagne); au K11 Museum, Shanghai (Chine); au MUDAM – Musée d’Art Contemporain du Luxembourg, Luxembourg-Kirchberg (Luxembourg); au MuCEM – Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Marseille (France); au Centre Pompidou, Paris (France); au Berghain, Berlin (Allemagne); à la galerie KOW, Berlin (Allemagne); et à la Biennale de Berlin (Allemagne). Parmi ses éminents collaborateurs figurent Patti Smith, chanteuse et poète américaine; Mulatu Astatke, jazzman éthiopien; Nan Goldin, photographe américaine; Jean-Luc Godard, réalisateur franco-suisse; et Sasha Waltz, chorégraphe. Ses enregistrements et productions ont été produits avec des labels tels que Sternberg Press, Vinyl Factory, LINE, Dragons Eye Recordings, Sacred Bones ou Apollo Records.
Tulapop Saenjaroen
People on Sunday
Vidéo expérimentale | 4k | couleur | 20:53 | Thaïlande | 2020
Dans cet hommage à "Menschen am Sonntag" (1930), l’œil attentif de la caméra capte le paradoxe des acteurs qui tentent de se détendre tout en travaillant.
Tulapop Saenjaroen est artiste et cinéaste, il vit et travaille à Bangkok. Il est titulaire d'un MFA en Fine Art Media à la Slade School of Fine Arts, Londres (Royaume-Uni) et d'un MA en Esthétique et Politique à CalArts, Los Angeles (USA). Ses travaux récents interrogent la corrélation entre la production d'images et la production de subjectivité, ainsi que les paradoxes reliant le contrôle et la liberté dans le capitalisme tardif. En combinant le récit et l'essai, il s'intéresse dernièrement à des sujets tels que le tourisme, le self-care et le travail gratuit, en reproduisant et en réinterprétant les images produites et leurs réseaux. Ses œuvres ont fait l'objet d'expositions et de projections à l’international, notamment au Festival international du film de Locarno (Suisse); au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); au International Short Film Festival Oberhausen (Allemagne); au Images Festival, Toronto (Canada); au Image Forum Festival, Tokyo (Japon); au festival Curtas Villa do Conde (Portugal); au Asia Culture Center, Gwangju (Corée du Sud); au 25FPS, Zagreb (Croatie); au Kasseler DokFest, Kassel (Allemagne); au Festival international du film de Vancouver (Canada); à la Harvard Film Archive, Cambridge (USA); au BACC – Bangkok Art & Culture Centre (Thaïlande); à la 100 Tonson Gallery, Bangkok (Thaïlande); à la galerie Display, Prague (République tchèque); au Seoul International New Media Festival, Séoul (Corée du Sud) et à la Moscow International Biennale for Young Art, Moscou (Russie). Il a remporté plusieurs prix, notamment aux Internationale Kurzfilmtage Winterthur (Suisse); au Arkipel Jakarta International Documentary & Experimental Film Festival (Indonésie); au Moscow International Experimental Film Festival, Moscou (Russie) et au Thai Short Film and Video Festival, Bangkok (Thaïlande).
Mauricio Saenz
Meteorito
Fiction expérimentale | dcp | couleur | 15:0 | Mexique | 2018
Des hommes oiseaux subissent des chutes mystérieuses en cherchant l'endroit où le soleil se lève. Une réalité altérée par des rites qui convergent vers un seul objectif: mourir pour générer la vie.
Mauricio Sáenz est né en 1977 à Matamoros (Mexique). Il est cinéaste, et sa pratique expérimentale mêle des éléments de fiction à une approche principalement ethnographique. Son travail présente des contre-récits de résistance face à l'histoire et à l'ordre établi, imprégnés d'éléments qui vont de la performance à la poétique, avec une forte composante visuelle dans le contexte du film d’auteur. Parmi les festivals auxquels il a participé, citons le Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); l’AFI Fest, Los Angeles (USA); le Festival international du film de Karlovy Vary, Carlsbad (République tchèque); le Ann Arbor Film Festival, Ann Arbor (USA); le Sao Paulo International Short Film Festival (Brésil); et les Rencontres Internationales Paris/Berlin (France/Allemagne). En 2020, il a obtenu une mention honorable dans la catégorie des films courts expérimentaux à Slamdance, Park City (USA). En 2017, il été nommé pour le prix Dialogue au European Media Art Festival, Osnabrück (Allemagne), et a également été nommé pour le prix LOOP Discover à Barcelone (Espagne) la même année.
Jonathan Saldanha
AFTER THE LAW
Fiction expérimentale | hdv | couleur | 27:0 | Portugal | 2020
"AFTER THE LAW" est un film court, où un tribunal d'humains et d'objets est contaminé par un virus impossible à trouver. Le verdict porte sur un accident inconnu, qui a fracturé la loi et érodé la parole. A travers une mutation toxique des rôles et des formes, des preuves, des gestes et des sensations haptiques, le tribunal perd sa capacité à délibérer. Tourné pendant une performance en direct, à l'aide d'un seul caméscope, ce tribunal a été conçu comme un dispositif cybernétique pour des réponses haptiques, où le mouvement collectif, la lumière, les vibrations, la reconnaissance des visages et l'empathie se heurtent à une voix synthétique. Tout le discours a été généré à l’aide de Google WaveNet, un modèle génératif utilisant des réseaux neuronaux pour simuler des voix humaines. Ce protocole a été exploré et accéléré pour trouver des moments où la voix de la machine se brise, bégaie et scande une glossolalie. En 2019, ces images ont été utilisées comme une partition visuelle pour qu'un groupe d'adolescents sourds les interprète dans une langue des signes étendue, explorant les lacunes de la description et les étendant à la description corporelle de cette cour aphasique. Les voix ont été enregistrées dans des états induits par l’hypnose, rendant floues les frontières qui séparent le corps de ses résonateurs spatiaux. Une voix cassée hante un paradoxe politique dans une bio-ingénierie inversée.
Jonathan Uliel Saldanha a étudié la sculpture à la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de Porto (Portugal), et s'est consacré à l'étude du tabla – un instrument de percussion indien - avec le groupe musical hindou Jugalbandi. Il a fondé le collectif SOOPA, un laboratoire visuel, performatif et sonore, et le groupe Silorumor. Il est membre du Fujako duo, et est directeur du groupe HHY & The Macumbas. Depuis 2010, il a composé plusieurs œuvres sonores expérimentales, co-créé les pièces "Boca Wall", "Shark" et "King Trilogy", et réalisé "Jungle Machine", "Khorus Anima", "The Well" et "Oxidation Machine". Il a présenté ses œuvres dans divers lieux, notamment au musée Serralves, Porto (Portugal); au Rivoli Teatro Municipal do Porto (Portugal); au Palais de Tokyo, Paris (France); et au festival Accès(s), Billère (France). Il a collaboré avec des artistes tels que Carlos Zíngaro, Steve Mackay, Adrian Sherwood, Vera Mantero, Mark Stewart, João Fiadeiro entre autres. En tant que musicien, il s'est produit dans divers festivals, notamment au Nyege Nyege, Jinja (Ouganda); à Unsound, Cracovie (Pologne); à Sónar, Barcelone (Espagne); à Primavera Sound, Barcelone (Espagne); à Amplifest, Porto (Portugal); au Out.Fest, Barreiro (Portugal); Circular, Vila do Conde (Portugal); à Million Party; au Neopop, Viana do Castelo (Portugal); au Tapettefest, Campénéac (France); et à Elevate, Graz (Autriche). En 2019, il a présenté l'installation "Vocoder & Camouflage", dans "Vanishing Point: works from the António Cachola collection", Torreão Nascente Lisbonne (Portugal); la pièce "Scotoma Cintilante", pour chœur d'aveugles et sculpture-partition, à l’Université catholique de Porto (Portugal), au São Carlos Lisbon National Theater, Lisbonne (Portugal) et à la Biennale BoCa 2019 (Portugal); et "Broken Field Atlantis" un concert de nappes de lumière, a été présenté au Rivoli Teatro Municipal do Porto (Portugal). Toujours en 2018, avant cette exposition, il a présenté la pièce "SØMA", où un groupe d'adolescents sourds traduit en gestes le tournage d'un tribunal animiste, à Culturgest Lisboa, Lisbonne (Portugal) et au Rivoli Teatro Municipal do Porto (Portugal). En même temps, il a présenté les expositions "Behemoth Republic", dans le cycle "Sonic Geometry" au Archipelago São Miguel Arts Center, Ribeira Grande (Açores, Portugal); et "Dismorfia" à l'Université Catholique de Porto (Portugal).
Mark Salvatus
Jalan-Jalan
Fiction expérimentale | mp4 | couleur | 10:15 | Philippines | 2019
Kaliurang, à Yogyakarta, est situé près du volcan actif Merapi, un lieu où les fantômes des souvenirs et de l'histoire font partie du paysage. Il s’agit d’une vidéo subtile, créée spécialement pour 900mdpl en 2019, dans laquelle les habitants de la ville deviennent acteurs, dans le rôle de fantômes. De temps en temps, les habitants de Kaliurang voient un Hollandais à pied, ou un soldat japonais qui marche, ou une Javanaise portant une jarre d'eau, ou un animal sauvage ou un être surnaturel... passer comme s'ils étaient là, vivant parmi nous. Ils se cachent dans les arbres - comme si les arbres, la forêt et la montagne étaient les témoins nus de toute l'histoire du colonialisme, de la guerre et du processus néolibéral du développement. Une œuvre de fiction sans flux narratif. Les fantômes marchent-ils parmi nous ou sommes-nous les fantômes ?
Mark Salvatus (né en 1980) vit et travaille à Manille, aux Philippines. Il a étudié les arts publicitaires à l'université de Santo Tomas, à Manille. Ses œuvres ont été présentées lors de différentes expositions et dans différents lieux, notamment à la 2e Biennale de Lahore (Pakistan); au Kyoto Art Center (Japon); à l'ISCP, New York (USA); au Kunstraum Kreuzberg/Bethanien, Berlin (Allemagne); à la 14e Biennale de Sharjah (Émirats arabes unis); au Mill6 CHAT, Hong Kong (Chine); à la Biennale de Gwangju - Pavillon PCAN (Corée du Sud); au Musée d'art moderne et contemporain, Séoul (Corée du Sud); à l'Osage Art Foundation, Hong Kong (Chine); au Mori Art Museum, Tokyo (Japon); aux Rencontres internationales Paris/Berlin; à la Biennale d'architecture de Venise - Pavillon des Philippines, (Italie); à la 6e Biennale de Thessalonique (Grèce); SONSBEEK International, Arnhem (Pays-Bas); à la 3e Biennale de Singapour; à la 4e Triennale de Guangzhou (Chine); aux 14e et 16e Biennale de Jakarta (Indonésie); au Koganecho Bazaar, Yokohama (Japon); à l’Hotel Inmigrantes, Manifesta 9; à la Brunei Gallery - SOAS, Université de Londres (Royaume-Uni); à Hasselt (Belgique) ; à la Biennale d’Honolulu - Exposition Prologue (USA); au Survival Kit Festival, Umea (Suède); à la Sharjah Art Foundation (Émirats arabes unis); à l’Asia Society, New York (USA); au Art Center Ongoing Tokyo (Japon) ; au Museum Baerengasse, Zurich (Suisse); à La Trobe Art Institute, Bendigo (Australie); au Cultural Center of the Philippines et au Vargas Museum and Filipiniana Research Center (Philippines). Il a été artiste en résidence à l'ACC - Asia Culture Center, Gwangju (Corée du Sud); à la Rijksakademie van beeldende kunsten, Amsterdam (Pays-Bas); au IASPIS Umea (Suède); à la Art OMI, New York (USA); à la Common Room Networks Foundation, Bandung (Indonésie) et au Goyang Art Studio (Corée du Sud).
Rajee Samarasinghe
Imitation of Life
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 0:58 | Sri Lanka | 2020
Retrouvant la trace du regard colonial à la fois dans l'image ethnographique et dans les formes des médias dominants, cette courte réalisation décrit une rencontre impressionniste avec une femme vue de très loin, qui cache son visage au téléobjectif curieux.
Rajee Samarasinghe est cinéaste. Originaire du Sri Lanka, il habite actuellement aux États-Unis. Il est titulaire d'une licence de la UCSD – University of California San Diego (USA) et d'un Master de CalArts – California Institute of the Arts, Los Angeles (USA). Il travaille actuellement sur son premier long métrage, "Your Touch Makes Others Invisible", inspiré par ses expériences d'enfance pendant la guerre civile au Sri Lanka - le projet a reçu une bourse du Sundance Documentary Fund, Salt Lake City (USA), en 2019; a été invité à la Doc Station de Berlinale Talents, Berlin (Allemagne), ainsi qu'au Inogural PRISM Programm du True/False Film Festival, Columbia (USA) en 2020. Il a également été nommé comme l'un des 25 nouveaux visages du cinéma indépendant par le "Filmmaker Magazine" en 2020. Son travail a été présenté à l'international, notamment dans le cadre de la Tiger Short Competition du Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); du New Directors/New Films présenté par la Film Society of Lincoln Center et le MoMA – Museum of Modern Art, New York (USA); du BFI London Film Festival, Londres (Royaume-Uni); du FIDMarseille (France); du Festival du nouveau cinéma, Montréal (Canada); des Internationale Kurzfilmtage Oberhausen (Allemagne); du Slamdance Film Festival, Park City (USA); du REDCAT – Roy and Edna Disney/Calarts Theater, Los Angeles (USA); du SFFILM Festival – San Francisco International Film Festival (USA); du Media City Film Festival, Windsor (Canada); et du Guanajuato International Film Festival, Guanajato (Mexique). Entre autres prix, il a reçu le "Tíos Award for Best International Film" au Ann Arbor Film Festival, Ann Arbor (USA); le "Film House Award for visionary filmmaking" au Athens International Film + Video Festival, Athènes (Grèce), et un "Audience Award" au festival CROSSROADS au SFMOMA – San Francisco Museum of Modern Art (USA).
Vanja Sandell Billström, Pagano, Lucia
Park
Documentaire | mov | couleur | 14:58 | Suède | 2020
Scènes de personnes en mouvement. Certains travaillent, d'autres profitent de leur temps libre. Le bruit des avions et des métros nous rappelle la ville située derrière ce bout de nature artificielle. Un court documentaire fait de scènes filmées dans les parcs de Stockholm, pendant une année.
Lucia Pagano est née en 1984. Elle est réalisatrice et artiste, et a été formée à la Lodz Film School, Lodz (Pologne) et au Royal Institute of Art, Stockholm (Suède). Ses films s'intéressent aux détails de la vie quotidienne, souvent en observant, parfois jusqu'à l'absurde, des fragments de réalité en apparence insignifiants. Ils ont été projetés dans des festivals à l’international, notamment à São Paolo (Brésil); à San Francisco (USA), à Kiev (Ukraine) et à Varsovie (Pologne). Ils ont été récompensés ou ont reçu une mention honorifique aux festivals du film de Los Angeles (USA), Oberhausen(Allemagne), Stockholm (Suède), et au Nordisk Panorama, Malmö (Suède). Vanja Sandell Billström est née en 1983. Elle est réalisatrice et artiste. Elle a été formée au Royal Institute of Art, Stockholm (Suède). Elle travaille à la fois la forme documentaire, des situations mises en scène, et des installations vidéo. Ses films portent souvent sur des situations quotidiennes, et présentent des personnages qui semblent réfléchir spontanément aux conditions de leur vie quotidienne ou aux situations du film lui-même. Vanja Sandell Billström a déjà été nommée pour le Prix Guldbagge du meilleur film court suédois, et a exposé au Göteborg Konsthall (Suède); à la Supermarket Art Fair, Stockholm (Suède); à la Box Gallery, Göteborg (Suède); et Färgfabriken, Stockholm (Suède). "Park" est le premier film qu’elles ont réalisé ensemble. Il a été nommé pour le prix du meilleur film court suédois au festival du film de Göteborg (Suède); pour le Tempo Short Award, Stockholm (Suède); pour le 1KM Film; et a remporté le Tempo Sound Award, Stockholm (Suède) [2020].
Larissa Sansour, Søren Lind
al Mukhtabar
Vidéo expérimentale | 4k | noir et blanc | 28:0 | Palestine, Royaume-Uni | 2019
"In Vitro" (Al Mukhtabar) se déroule après une catastrophe écologique. Sous la ville biblique de Bethléem, un réacteur nucléaire abandonné a été transformé en un énorme verger. À l'aide de graines de variétés anciennes, récoltées pendant les derniers jours précédant l'apocalypse, un groupe de scientifiques se prépare à replanter le sol à la surface. Dans l'infirmerie du complexe souterrain, la fondatrice du verger, Dunia, 70 ans, est étendue sur son lit de mort, tandis qu'Alia, 30 ans, lui rend visite. Alia est née sous terre, dans le cadre d'un programme de clonage complet, et n'a jamais vu la ville qu'elle est destinée à reconstruire.
Larissa Sansour est palestinienne. Elle est artiste et réalisatrice, et le tiraillement entre la fiction et la réalité est un élément central de son travail. Dans ses œuvres récentes, elle utilise la science-fiction pour aborder des questions sociales et politiques. Travaillant principalement le film, Larissa Sansour crée également installations, photographies et sculptures. Son travail est présenté dans des festivals de cinéma et des musées du monde entier. En 2019, elle représente le Danemark à la 58e Biennale de Venise (Italie). Elle a montré son travail à la Tate Modern, Londres (Royaume-Uni); au MoMA – Museum of Modern Art, New York (USA); au Centre Pompidou, Paris (France); à la Biennale d'Istanbul (Turquie); à la Berlinale, Berlin (Allemagne); au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); et au BFI London Film Festival, Londres (Royaume-Uni). Parmi ses récentes expositions personnelles, citons la galerie Bluecoat, Liverpool (Royaume-Uni); le musée Dar El-Nimer, Beyrouth (Iran); et le Nikolaj Kunsthal à Copenhague (Danemark). Larissa Sansour vit et travaille à Londres (Royaume-Uni). Søren Lind est né en 1970 et est d’origine danoise. Il est auteur, réalisateur et scénariste. Formé en philosophie, il a écrit des livres à propos de l'esprit, du langage et de la compréhension, avant de se tourner vers le cinéma et la fiction. Il a publié des romans, des recueils de nouvelles et plusieurs livres pour enfants. Søren Lind projette et expose ses films dans des musées, des galeries et des festivals de cinéma du monde entier, notamment à la 58e Biennale de Venise (Italie); au MoMA – Museum of Modern Art, New York (USA); au Barbican Centre, Londres (Royaume-Uni); au Nikolaj Kunsthal, Copenhague (Danemark); à la Berlinale, Berlin (Allemagne), au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); et au BFI London Film Festival, Londres (Royaume-Uni). Il vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).
Abtin Sarabi
PARCELLES S7
Doc. expérimental | hdv | couleur | 27:47 | Iran, Sénégal | 2020
Des entrailles brulées des champs, soudain, apparut l’aurore. Ici, l’homme est seul. Dans cette solitude, l’ombre des cannes à sucre s’étend à l’infini.
Abtin Sarabi est né en 1984 à Téhéran (Iran). Il est cinéaste, photographe, plasticien. Dès l’adolescence, Abtin Sarabi développe un travail photographique tendant vers le documentaire et la sociologie, autant que vers une photographie plus mise en scène. Après avoir étudié la philosophie orientale, la peinture et la photographie à l’Université d'Art et d'Architecture de Téhéran (Iran), où il obtient son diplôme en 2009, il s'oriente vers l'art vidéo et le cinéma. Après quatre années d'études à l'École des Beaux-Arts de Toulouse (France), où il réalise des courts métrages, des vidéos d'art et plusieurs séries de photographies argentiques, il obtient un Diplôme national supérieur d'expression plastiques en 2014. Il poursuit ses recherches durant deux ans au Fresnoy, le Studio national des arts contemporain de Tourcoing (France), où il obtient son post-diplôme. Ses créations, fortement imprégnées par l’art pictural, sont souvent apparentées à un "cinéma poétique", sans doute à cause de la présence constante d’une dimension symbolique et de références à la mythologie.
Eran Schaerf, Meyer Eva
Dieses Spiel geht nur zu sechst
Doc. expérimental | mov | couleur | 43:14 | Allemagne | 2020
Selon qui l’on est, une entrée peut être ouverte ou fermée. Ceux qui se servent de leur hasard comme d’une idée peuvent déjouer cette mécanique. Lancer le dé dans un jeu de cartes, et donc le rituel qui inclut ou exclut des cartes afin d’en rassembler - ou non - un certain nombre pour compléter un groupe, n’en est pas le seul exemple. On le voit également dans le jeu de la "Communauté" de Kafka, qui compte cinq membres ne sachant pas comment exclure le sixième, rejeté mais revenant sans cesse. Incarne-t-il ce premier accident de toute biographie, le fait d’être né quelque part? Parle-t-il avec un accent qui, depuis l’époque de la Bible, peut interdire l'accès? Adapter son langage, sa tenue vestimentaire et ses gestes peut-il aider? C'est ce que se demande le pensionnaire d'un immeuble new-yorkais, quand le portier ne se contente pas d’accepter comme mot de passe le "How are you?" qu’il a tant répété. Le hasard de leur rencontre transforme l'entrée en une salle de répétition pour des histoires qui transcendent les personnes, les lieux et les époques, et mélangent à nouveau leurs affiliations.
Eva Meyer est auteure et réalisatrice. Elle vit à Berlin (Allemagne). Elle a publié entre autres livres: "Zählen und Erzählen. Für eine Semiotik des Weiblichen" (1983, Nouvelle édition 2013); "Architexturen" (1986); "Die Autobiographie der Schrift" (1989); "Der Unterschied, der eine Umgebung schafft. Kybernetik-Psychoanalyse-Feminismus" (1990); "Tischgesellschaft" (1995); "Faltsache" (1996); "Glückliche Hochzeiten" (1999); "Gedächtnis zu zweit. For the Performance of Europe" (co-écrit avec Eran Schaerf, 2000); "Von jetzt an werde ich mehrere sein" (2003); "What Does the Veil Know?" (co-édité avec Vivian Liska, 2009); "Frei und indirect" (2010); "Legende sein" (2016). Eran Schaerf est artiste et réalisateur. Il vit à Berlin et a étudié l'architecture, la photographie et l'urbanisme à Givatayim (Israël) et à Berlin (Allemagne). Il a participé à des expositions et projets divers, notamment à la documenta 9, Kassel (Allemagne) [1992]; à la Biennale de Venise (Italie) [1993, 1995, 2011]; au Skulptur Projekte Münster (Allemagne) [2007]; au Berlin Documentary Forum (Allemagne) [2014]; à Theatrical Fields, Singapour (Singapour) [2014]; à l’exposition "Günter Peter Straschek: Emigration - Film – Politique", Cologne (Allemagne) [2018]. Entre autres livres, il a publié: "Re-enactment" (1996), "Blue Key" (2002), "Frequency-Modulated Scenario" (2015), et "Mischmasch the Elephant" (2019). Ils ont participé ensemble à des festivals, programmes et expositions, notamment: la 3e International Biennale Film+Arc – Graz (Autriche) [1998]; le Festival du film de Rotterdam / Cinema Without Walls (Pays-Bas) [1999]; Intermedium 1, Berlin (Allemagne) [1999]; le Internationale Medienkunstpreis SWR/ZKM Karlsruhe (Allemagne) [2000]; Utopia Station, Haus der Kunst, Munich (Allemagne) [2004]; le Münster Skulptur Projekte (Allemagne) [2007]; Ambulante, Documentary Film Festival, Mexico (Mexique) [2010]; Séance: Performing Film, Vienne (Autriche) [2012]; Theatrical Fields - NTU Centre for Contemporary Art, Singapour (Singapour) [2013]; "La répétition mise à l’épreuve", VOX Centre de l'image contemporaine, Montréal (Canada) [2016]; "Komplexe Bilder: Verstrickungen, Referenzen, Zensur", Bern (Suisse) [2019]; le Festival Droste, Havixbeck (Allemagne) [2020].
Thomas Schmahl
Les montagnes amoureuses
Film expérimental | mov | couleur | 21:48 | France | 2020
Un jeune homme est traversé par les ondes. Elles sont stoppées par les montagnes. Il commence à observer plus précisément les grandes masses rocheuses qui l’entourent, et découvre des phénomènes romantiques. Par amour, il tourne autour.
Thomas Schmahl est né en 1994 à Annecy (France). Il vit et travaille entre Annecy (France) et Reims (France). Il est diplômé de l’ESAD – École Supérieure d’Art et de Design de Reims (France). Son travail s’intéresse à l’anecdotique, à la carence, à l’instable. L’artiste propose des situations, films ou installations dans lesquelles le récit et les protagonistes évoquent souvent un ailleurs. Il est lauréat du Prix de la Jeune Création de la Biennale d’art contemporain de Mulhouse (France) en 2019.
Johanna Maj Schmidt, Charlotte Ruppert
My Happiness Depends On You
Performance multimédia | mp4 | couleur | 60:0 | Allemagne | 2020
Prenant la forme d'une figure dédoublée inspirée de Dolly Parton, les interprètes sont assises sur une boîte dans laquelle un écran plat est intégré. L'écran montre une vidéo en streaming tirée d'un jeu de tir multijoueur en ligne. Assises au-dessus du personnage du jeu, les deux interprètes portent des robes de mariée, des perruques blondes aux longs cheveux ondulées, un maquillage excentrique et des faux seins gros à en être grotesques (monstruosité féminine). Elles tiennent dans leurs mains des paniers à quête, habituellement utilisés pour la quête dans les églises. De temps en temps, elles s’exclament en chevrotant "My happiness depends on you!" (extrait de la chanson "Jolene" de Dolly Parton, et qui se traduit par "Mon bonheur dépend de toi!") en chœur dans un refrain lancinant. Ce faisant, elles fixent chacune un visiteur dans les yeux avec intensité, une sorte de fureur, des attentes. Alors que la vidéo en streaming met en évidence un désir potentiellement nostalgique de la figure du héros, les deux Dolly remettent en question l'héroïsme en tant que tel. Si la figure du héros revendique traditionnellement une forme de singularité par le sacrifice d'un seul individu (homme) fort au nom d'une idéologie, une réponse (féministe) à l’attention portée au héros exceptionnel pourrait être de revenir à l'interdépendance. Dans ce contexte, la phrase "My happiness depends on you!" pourrait être perçue, positivement, comme une morale anti-héroïque ou, négativement, comme une soumission volontaire. Ainsi, elle fait allusion à la relation ambivalente entre dépendance et indépendance.
Johanna Maj Schmidt a obtenu un Master en art et politique à la Goldsmiths University of London, Londres (Royaume-Uni), en 2015. Depuis 2017, elle étudie les arts médiatiques à la Hochschule für Grafik und Buchkunst Leipzig (Allemagne) dans la classe de Clemens von Wedemeyer. Dans le cadre d'une école doctorale sur le populisme de droite, elle rédige son doctorat sur les représentations de la figure du héros dans les mèmes internet d'extrême droite au sein des sociétés dites post-héroïques. Ses œuvres ont été présentées à la 6e Athens Biennale for Contemporary Art, Athènes (Grèce); à la 3e NSK Folk Art Biennale, Trbovlje (Slovénie); et au Soundcheck Philosophie Festival au LOFFT – Leipziger Off-Theater, Leipzig (Allemagne). Charlotte Ruppert a suivi une formation professionnelle d’assistante de management spécialisée en communication de bureau au Statistisches Bundesamt, Wiesbaden (Allemagne). Ensuite, elle a décidé d'étudier les Beaux-Arts à la Hochschule für Gestaltung, Offenbach-sur-le-Main (Allemagne), où elle a terminé son premier cycle universitaire en peinture. Depuis 2017, elle poursuit ses études à la Hochschule für Grafik und Buchkunst Leipzig (Allemagne) dans la classe de Helmut Mark. Ses dessins et peintures ont été exposés à Rosa Stern, Munich (Allemagne) et à Westpol Airspace, Leipzig (Allemagne). Elle est cofondatrice et directrice artistique de Hitness Club e.v., une chaîne de télévision gérée par les artistes.
Florine Schueschke
After a while what is strange
Fiction expérimentale | mov | couleur | 19:50 | Allemagne | 2020
Dans un futur proche, des événements étranges se produisent au cœur d’un Berlin inondé. L’eau monte jusqu'au premier étage des immeubles, mais la vie continue. Ce film combine des scènes surréalistes filmées dans une maquette, des scènes narratives jouées par des acteurs et actrices, ainsi que des montages des deux. Le quotidien laconique de la ville oscille entre catastrophe et catharsis, mais les images donnent aussi l'espoir de nouvelles façons de vivre. Malgré la précarité contre laquelle luttent les personnages, leur environnement est celui d'une société post-capitaliste qui a réalisé des changements positifs par nécessité: de nouvelles dispositions spatiales et architecturales dans les maisons, une source locale de nourriture et d’énergie sur le toit, l'autonomie. Le film présente donc différentes possibilités pour le futur, des possibilités qui sont accessibles à partir de l’état actuel des choses, des futurs porteurs d'espoir et de menace.
Florine Schueschke est artiste et architecte. Elle vit à Berlin (Allemagne). Elle a étudié l'architecture à la Universität der Künste Berlin (Allemagne) et à la University of Illinois at Chicago (USA).
Dagmar Schürrer
Galaxy
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 3:48 | Autriche, Allemagne | 2020
Dans l’œuvre d’images en mouvement "GALAXY", la narratrice est la technologie elle-même. L'histoire est générée par un algorithme et propose une interprétation de la brève rencontre entre les deux personnages, Touch et Long Swipe, une rencontre d'amour et de déception. De petites déviations dans le langage, et la logique narrative, révèlent notre empreinte sociale sur la façon dont les histoires sont censées être racontées, et comment la technologie est programmée pour respecter ces perceptions. La mise en scène est une galaxie d'objets et d'images générée par ordinateur qui rappellent des formes organiques, mais démembrées et fragmentées, réfléchissant à la possibilité de créer de nouveaux mondes et de nouvelles histoires, dans l'espace numérique, en suivant un système subjectif de structure.
Dagmar Schürrer est artiste médiatique et vit à Berlin, en Allemagne. L'image numérique, trouvée et générée, est le matériau qui lui permet de former un langage visuel au-delà de la perception analogique. Elle assemble found footage, objets et animations générés par ordinateur, textes, dessins et sons pour former des montages sonores et vidéo complexes, présentés sur écran, sous forme d'installations ou combinés à de nouvelles technologies telles que la réalité augmentée. Elle est titulaire d'un diplôme en beaux-arts du Central Saint Martin's College, Londres (Royaume-Uni). Son travail a été exposé à l'international, notamment aux New Contemporaries de l'Institute of Contemporary Arts, Londres (Royaume-Uni); à la Biennale for Young Art Moscow, Moscou (Russie); au Plan8t Air Museum of Waste, Changsha (Chine); au Transmediale Vorspiel, Berlin (Allemagne) et à LUX moving image London, Londres (Royaume-Uni). Ses vidéos ont été projetées dans de nombreux festivals, notamment au SUPERNOVA Animation Festival à Denver (USA); au Seattle Film Festival (USA); au Athens Digital Arts Festival Athènes (Grèce); au Horn Experimental Film Festival, Jérusalem (Israël); au Tricky Women Animationfestival, Vienne (Autriche); ou encore au Diagonale – Festival des Oesterreichischen Films, Graz (Autriche). Ces dernières années, elle a reçu la bourse Goldrausch du Sénat de Berlin (Allemagne), et a été présélectionnée pour le Berlin Art Prize (Allemagne) et le Tenderpixel Award à Londres (Royaume-Uni).
Frances Scott
Valentina
Film expérimental | 16mm | noir et blanc | 3:55 | Royaume-Uni | 2020
"Valentina" est un prélude à "Wendy", à la fois portrait spéculatif de la compositrice et musicienne Wendy Carlos et message de fan adressée à celle qui se décrit elle-même comme "The Original Synth". Dans "Valentina", une bobine de 30 mètres de film 16mm, traitée à la main, tournée-montée lors de répétitions, sert de partition silencieuse à une lecture. La performeuse et danseuse Valentina Formenti se rappelle une partie de la retranscription d’une interview de Wendy Carlos, plus tard remontée pour être publiée dans le magazine "Playboy" en 1979. Alors que l'interview du magazine était considérée comme la première annonce publique de la transition de genre de Wendy Carlos, les passages absents, exclus du montage final, incluent ses intérêts connexes pour la cartographie, la physique, les transformations mathématiques, l'astronomie et sa pratique de la photographie des éclipses solaires. Les multiples voix de Valentina sont traduites par le Vocoder et collées avec la performance du musicien Tom Richards sur le "Mini-Oramics", projet inachevé de Daphne Oram, afin de suggérer une naissance par synthèse sonore. "... imaginer un monde sans genre, qui est peut-être un monde sans genèse, mais peut-être aussi un monde sans fin." (Donna Haraway, ’A Manifesto for Cyborgs’, Socialist Review, no.80, 1985)
Frances Scott (née en 1981) habite à Londres. Elle est artiste et travaille avec les images en mouvement. Son travail s’intéresse aux récits et aux histoires à la limite de la production filmique et de ses dispositifs, pour produire des films composés de leurs fragments métonymiques. Ses projets sont souvent réalisés dans le cadre d'échanges avec d'autres spécialistes, groupes et publics, et développés par le biais de recherches dans des archives et collections aussi bien physiques qu’en ligne. Elle associe et allie divers matériaux, des supports filmiques analogiques et numériques, pour créer des scénarios complexes, à la fois scénarisés et improvisés. Son travail de réalisation, qui s'inspire de ce processus de collaboration et de recherche, prend de multiples formes: expositions, installations, projections, événements, diffusions radiophoniques et publications. Des présentations récentes ont eu lieu notamment à la transmediale x CTM, Berlin (Allemagne); au 57e NYFF – New York Film Festival (USA); au Edge of Frame & Close Up Film Centre, Londres (Royaume-Uni); au Het Bos, Anvers (Belgique); à The Bower, Londres (Royaume-Uni); à Tate St Ives, Saint Ives (Royaume-Uni); au Annely Juda Fine Art & The Russian Club, Londres (Royaume-Uni); à la Whitechapel Gallery, Londres (Royaume-Uni); au Yorkshire Sculpture Park & Art Licks, Wakefield (Royaume-Uni); à la South West Film & Television Archive, Plymouth (Royaume-Uni); et à la Focal Point Gallery, Southend-on-Sea (Royaume-Uni). Frances Scott a reçu le prix Stuart Croft Foundation Moving Image Award (2017), et travaille actuellement sur un nouveau film commissionné par TACO!, Londres (Royaume-Uni), en vue d’une exposition solo et d’une publication prévue en 2022.
Jens Settergren
The GPS Will Take Me Home
Vidéo expérimentale | hdv | couleur | 8:49 | Danemark | 2019
Dans "The GPS Will Take Me Home", des pigeons chantent et discutent dans une langue futuriste à propos de divers sujets, incluant la technologie GPS, l'amour et le prolongement médical de la vie humaine. Ils communiquent et interagissent avec des appareils électroniques comme un four à micro-ondes, un robot aspirateur et un cryostat - une machine créée dans le but de congeler et ramener à la vie des corps humains dans le futur. Les pigeons apparaissent comme des hybrides, entre organisme et machine. Ils chantent des chansons pop autotunées, influencées par la dance music, mêlées à des enregistrements de champs électromagnétiques et de sons de synthétiseur, créant des tensions entre émotionnel et artificiel. Tels des oracles recevant des signes d'un futur qui ne peut être vu qu'à travers le brouillard. Les pigeons sont omniprésents dans les grandes métropoles. Ils se sont adaptés à notre mode de vie et ont substitué les agglomérations humaines à leurs habitats naturels. On peut considérer le pigeon comme un observateur domestiqué de la vie humaine, mais dans "The GPS Will Take Me Home", il apparaît comme un être doué de sens, un cyborg, portant un regard particulier sur le monde des humains.
Jens Settergren est artiste visuel. Il habite à Copenhague, au Danemark. Il s'intéresse au processus de production des imaginaires collectifs, des mythologies contemporaines, des désirs et de la culture visuelle. Ses œuvres reflètent la façon dont ces sujets sont exprimés dans les images, les objets et le langage. Il interroge les corrélations entre la technologie, la nature, la cognition et le pouvoir. Il a exposé à l'international dans des musées et des lieux tels que le Statens Museum for Kunst (Danemark), l’INCA – Institute for New Connotative Action (États-Unis), die raum (Allemagne), le KØS Museum of public art (Danemark), la Kunsthal Aarhus (Danemark), la Kunsthal Nord (Danemark), la Struer Tracks Biennial (Danemark), The Great Poor Farm (États-Unis) et Art Museum Brandts (Danemark). Jens Settergren a obtenu son diplôme de l'Académie des arts du Jutland (Danemark) en 2016. En 2019, il a été résident à l'ISCP – International Studio & Curatorial Program à New York (USA), et en 2020, il a reçu le Carl Nielsen et Anne Marie Carl-Nielsen Talent Award.
Liina Siib
25.02._26.02.
Doc. expérimental | hdv | couleur | 9:28 | Estonie | 2020
La vidéo "25.02._26.02." fait partie de l'installation tragicomique "Huldufólk" de Liina Siib. "Huldufólk" signifie "les gens cachés" en islandais - il s'agit d'êtres surnaturels qui ont l'apparence et le comportement de personnes normales mais qui ont leurs propres activités dans leur propre monde parallèle. Ils peuvent se rendre visibles pour les humains, qui peuvent les voir à travers le verre coloré. La vidéo est filmée un dimanche soir et un lundi matin, dans les rues et les arrière-cours du centre-ville de Reykjavik. Elle est inspirée par la nouvelle "Sunday evening to Monday morning" d'Ásta Sigurðardóttir (1951), qui décrit le voyage d'une femme ivre dans les rues de Reykjavik, et son aliénation. Le lieu géographique précis n'a pas vraiment d'importance dans la vidéo, si ce n'est peut-être qu’on reconnaît les longues nuits, le froid et les forts vents; les activités dépeintes et leurs attributs peuvent être trouvés partout dans le monde. Le matériel filmique a été collecté en 2018, lorsque l'artiste a travaillé en résidence à la Steina et Woody Vasulka Archive de la Galerie nationale d'Islande, Reykjavik (Islande).
Liina Siib a étudié la gravure et la photographie à l'Académie des arts d'Estonie, Tallinn (Estonie). Dans sa pratique artistique, elle utilise les moyens du film, de la vidéo, de la photographie et de l'installation. Liina Siib est intriguée par les diverses manifestations de l'espace social et des activités quotidiennes des gens. Ses œuvres traitent de personnages, d'espaces et de situations qui ont tendance à passer inaperçus en raison de leur banalité, à être réduits au silence ou à être ignorés. Liina Siib combine ses observations de terrain avec des sources d’archives, des récits historiques et divers récits imprégnant la société, ainsi qu'avec des approches psychanalytiques et des théories de l'art et du film contemporains. Liina Siib a organisé des expositions personnelles en Estonie, en Allemagne, en Belgique, en France, en Suède, en Finlande et en Lettonie. En 2011, son projet artistique "A Woman Takes Little Space" a représenté l'Estonie à la 54e Biennale d'art de Venise (Italie). Parmi ses récents projets d'expositions et de films, citons "Linda Vilde Museum", au Eduard Vilde Museum, Tallinn (Estonie) [2021]; "Huldufólk / Hidden People", à la Hobusepea Gallery, Tallinn (Estonie) [2020]; "Politics of Paradise", au Tallinn Art Hall (Estonie) [2019]; RIBOCA1 - Riga International Biennial of Contemporary Art (Lettonie) [2018]; et "Urban Symphony in E-minor", à la Sinne Gallery, Helsinki (Finlande) [2018]. Depuis 2015, elle travaille en tant que responsable et professeure au département d'art graphique de l’Académie des arts d'Estonie, Tallinn (Estonie).
Carla Simon, Dominga Sotomayor
Correspondencia
Documentaire | 0 | couleur | 19:29 | Espagne, 0 | 2020
Sous la forme d'une conversation épistolaire filmée, deux jeunes réalisatrices discutent de cinéma, de leur famille présente et passée, d'héritage et de maternité. Ces réflexions personnelles et profondes - qui s'incarnent dans des images subtiles et élégantes, filmées au quotidien - trouvent soudain un écho dans l'urgence politique d'un pays.
Carla Simón (née en 1986) a grandi dans un petit village catalan. Elle a étudié la communication audiovisuelle à l'Université autonome de Barcelone (Espagne) et à la University of California, Berkeley (USA). En 2011, elle a obtenu une bourse pour suivre un Master à la London Film School (Royaume-Uni), où elle a réalisé "Born Positive", "Lipstcik" et "Those Little Things", tous sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux. Son film court le plus personnel, "Llacunes", a été réalisé à partir des lettres de sa mère. "Summer 1993", son premier film autobiographique, raconte l'histoire d'une fillette de 6 ans, qui vient de perdre sa mère et doit déménager à la campagne avec sa nouvelle famille. Il a été présenté en première à la Berlinale, Berlin (Allemagne) [2017], où il a remporté le Prix du meilleur premier film et le Grand Prix du jury Generation Kplus. Il a récolté plus de 30 prix dans le monde entier, a représenté l'Espagne aux Oscars, a été nommé aux EFA – European Film Awards, et a remporté 3 Goyas. Carla Simón a également été récompensée par le Prix Jeunes Talents Women in Motion au Festival de Cannes (France) [2018]. "Alcarràs", son deuxième long métrage, est en développement, dans le cadre du Torino Film Lab, Turin (Italie), où il a remporté le prix CNC; de la Résidence du Festival de Cannes, Paris (France); et du Nipkow Programm, Berlin (Allemagne). Dominga Sotomayor a commencé sa carrière audiovisuelle au début des années 2000, en expérimentant avec la vidéo et le film court. Diplômée en direction audiovisuelle à la Pontificia Universidad Católica de Chile, Santiago (Chile), elle a co-fondé la société de production Cinestación, Santiago (Chile), dont elle est aujourd'hui directrice et productrice exécutive. Elle a présenté ses films en première mondiale dans des festivals tels que la Berlinale, Berlin (Allemagne); le Festival de Cannes (France); le Festival international du Film de Rotterdam (Pays-Bas); le Festival internacional de Cine de Valdivia (Chili); et à Sundance, Park City et Salt Lake City (USA). Elle a fait ses débuts dans le long métrage avec "De Jueves A Domingo" (2012), qui a remporté le Prix du meilleur film au Festival internacional de Cine de Valdivia (Chili). Après son Master en réalisation de films à la Escola Superior de Cinema i Audiovisuals de Catalunya, Barcelone (Espagne), elle a co-réalisé "La Isla" avec Katarzyna Klimkiewicz, et a présenté "El Mar" (2014), son deuxième long métrage, en coproduction avec l'Argentine. Elle est entrée dans l'histoire au Festival international du film de Locarno (Suisse) en 2018, en devenant la première femme à remporter le Léopard d'or de la meilleure réalisation pour son film "Tarde Para Morir Joven" ("Too Late to Die Young ", 2018). Elle a également remporté un Tiger Award au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas), et le Film Critics Circle Award (Pays-Bas).