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Results for : Catalogue 2021
Marian Mayland, LOHSE Patrick, HEYER Ole-Kristian
Dunkelfeld
Doc. expérimental | mp4 | couleur et n&b | 16:12 | Allemagne | 2020
En août 1984, une maison habitée par des travailleurs immigrés a été incendiée à Duisburg. Sept personnes ont perdu la vie. La police a immédiatement exclu le motif raciste, mais les survivants se demandent encore aujourd'hui si l’incendie de leur maison était vraiment dû au hasard.
Ole-Kristian Heyer, né en 1981, a étudié la photographie à la FADBK – Freie Akademie der bildenden Künste, Essen (Allemagne), et la géographie à la Ruhr-Universität Bochum (Allemagne). Dans ses œuvres, les principes de la perception humaine fusionnent avec les fonctionnalités des médias visuels. Patrick Lohse, né en 1983, a étudié à la Folkwang Universität der Künste, Essen (Allemagne). À partir de stratégies documentaires, ses œuvres interrogent les récits habituels et renvoient ainsi à des perspectives sous-représentées. Marian Mayland, né(e) en 1988, a étudié aux académies d’art de Essen (Allemagne), Bâle (Suisse), Vienne (Autriche) et Stockholm (Suède). Marian Mayland travaille depuis 2015 avec diverses formes de documentaires narratifs.
Tiona Nekkia Mcclodden
I prayed to the wrong god for you
Installation multimédia | mp4 | couleur | 0:0 | USA | 2019
"I prayed to the wrong god for you", de Tiona Nekkia McClodden, combine des éléments vidéo et sculpturaux dans un rituel très personnel, dédié à Shango, une divinité (ou Orisha) de la religion afro-cubaine Santería/Lucumí, dont les origines remontent au peuple Yoruba du Nigeria. Dans ce projet, Tiona Nekkia McClodden fait converger ses exigences spirituelles en tant que prêtresse d'Ogun et son travail artistique, pour se remettre d’une période d'épuisement personnel, et pour interroger la relation entre christianisme et colonialisme qui a été imposée à ses ancêtres: des Africains réduits en esclavage, les Noirs du Sud. Pour commencer ce projet, elle a coupé un cèdre (un bois hybride, différent du cèdre pur traditionnellement associé à Shango), et a sculpté six outils dans ce bois. En voyageant avec ces objets à travers les États-Unis, Cuba et le Nigeria, l'artiste s'est engagée dans un rituel avec Shango, utilisant le casque exposé ici comme témoin de cérémonie. Les vidéos, qui retracent le travail et le temps consacrés à ce projet, offrent un compte rendu de la dévotion diasporique, et de la signification des objets en tant que conteurs d'histoires.
Tiona Nekkia McClodden [elle/la] est artiste visuelle, réalisatrice et curatrice. Son travail s'appuie souvent sur une pratique de la citation, qui explore et critique des questions au croisement des notions de race, de genre, de sexualité et du commentaire social. Son approche interdisciplinaire traverse ses films documentaires, ses vidéos expérimentales, sa sculpture et ses installations sonores. Elle a exposé et présenté ses œuvres, notamment au Institute of Contemporary Art, Philadelphie (USA); au MoMA - Museum of Modern Art, New York (USA); au Whitney Museum, New York (USA); au MOCA – Museum of Contemporary Art, Los Angeles (USA); au MCA – Museum of Contemporary Art Chicago (USA); et au MoMA PS1, New York (USA). Elle a récemment reçu le Bucksbaum Award - elle a été choisie parmi soixante-quinze artistes, dont les œuvres ont été présentées dans le cadre de la 2019 Whitney Biennial, New York (USA). Entre autres prix et bourses, elle a reçu la 2019 Guggenheim Fellowship in Fine Arts; la bourse Keith Haring Fellowship in Art and Activism 2018-2019; le Louis Comfort Tiffany Foundation Award 2017, Cold Spring Harbor (USA); et la Pew Fellowship in the Arts in Philadelphia, Philadelphie (USA). Tiona Nekkia McClodden a été curatrice des expositions itinérantes "A Recollection. + Predicated.", présentée dans le cadre de "Julius Eastman: That Which is Fundamental", et, plus récemment, "There Are No Shadows Here: The Perfect Moment at 30". Elle vit et travaille à Philadelphie (USA).
Miguel Mejias
The Foundation
Film expérimental | mov | couleur | 34:8 | Espagne, Royaume-Uni | 2020
Conduit par une voix virtuelle, un homme ordinaire trouve refuge dans les bois. Là, il tentera de comprendre le mystère de sa situation.
Miguel Mejías (né en 1991 à Tenerife, Espagne) a étudié l’écriture de scénario à Madrid après avoir fait des études de sociologie et de communication. Après une série d'autres emplois comme chauffeur, promoteur culturel, docker, ouvrier de chantier, éditeur ou encore restaurateur d’objets historiques, il est actuellement professeur de cinéma et de littérature à Sundsvall, en Suède. Ses réalisations ont été sélectionnées dans des festivals internationaux tels que le Trieste Film Festival (Italie); Cinespaña, Toulouse (France); Experimental Superstars, Novi Sad (Serbie); le Festival Internacional de Cine de Las Palmas de Gran Canaria (Espagne); le Festival de Málaga (Espagne); la Mostra de Cinema Mediterraneo, Valence (Espagne); le Ismailia Film Fest, Ismaïlia (Égypte); le Festival de Cine de Bogotá (Colombie) ou encore le Festival de Buenos Aires (Argentine).
John Menick
Haunting
Vidéo expérimentale | mov | couleur et n&b | 32:0 | USA | 2020
Réalisé pendant le confinement à New York, "Haunting" est un diptyque vidéo rassemblant des séquences extraites de plusieurs décennies de films d'horreur fantastiques. Il s'agit de films dans lesquels les espaces domestiques et résidentiels - maisons de banlieue, manoirs en ruine, hôtels hors saison - sont hantés par des entités spectrales ou paranormales. S'inspirant des conventions très codifiées du film d’horreur, "Haunting" crée une architecture imaginaire dans laquelle le refoulé revient toujours, et où le passé n'est jamais mort. Les protagonistes des films - souvent joués par des acteurs aujourd'hui oubliés - ne sont pas sans rappeler les fantômes eux-mêmes, leurs déambulations s'enchaînant sur les deux écrans en une étrange chorégraphie d’apparitions. "Haunting" est une étude du spectral, car il s'agit d'une réponse au monde fantomatique qui a émergé de la pandémie - un monde devenu, pour beaucoup, à la fois étrange et terrifiant.
Dans sa pratique visuelle et ses écrits, John Menick examine comment ce qui est fictif trouble le réel. Au moyen de l'histoire du cinéma, du ouï-dire, de la pseudo-science et du cinéma de genre, il a développé une pratique artistique diversifiée, qui opère entre fiction et critique. Son premier film, "The Disappearance" (2002), a pris la forme d'un repérage fictif à Nuremberg (Allemagne), afin de raconter l'histoire de la ville après la guerre. "Starring Sigmund Freud" (2012) est un rappel vidéo de la vie de Sigmund Freud en tant que personnage de fiction au cinéma. Son plus récent projet, "Haunting" (2020), évoque la longue histoire des fantômes dans le cinéma d’horreur, et la façon dont le film lui-même peut être compris comme un médium spectral. Né à White Plains (USA), il a étudié les beaux-arts à la Cooper Union for the Advancement of Science and Art, New York (USA). Après avoir obtenu son diplôme, il a été l'un des premiers membres de plusieurs importants collectifs d’artistes à New York (USA), dont Nomads + Residents, et le 16 Beaver Group. Ses œuvres en art visuel et ses films ont été exposés et projetés à la documenta 13, Kassel (Allemagne); au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); au MoMA PS1, New York (USA); au Palais de Tokyo, Paris (France); au CCA – California College of the Arts Wattis, San Francisco (USA); et au Artists Space, New York (USA). Ses essais et récits ont notamment paru dans Frieze, The Believer, Mousse Magazine, BOMB, Spike Art Quarterly, Art in America et Witte de With Review. Son premier recueil de prose, "A Report on the City", a été publié en 2012 par Walther König et a été cité par le magazine Frieze comme l'un des livres marquants de l'année. John Menick a reçu des bourses de la Jerome Foundation, St Paul (USA), ainsi que de la New York Foundation for the Arts (USA), et a reçu plusieurs commissions, notamment des Laboratoires d'Aubervilliers (France). Il vit actuellement à New York (USA), où il est également professeur invité de cinéma à la Cooper Union.
Pierre Merejkowsky
L'état de notre urgence 4
Vidéo | mov | couleur | 2:15 | France | 2019
L'état de notre urgence 4 a été tourné à Paris pendant le premier confinement à 20 heures
J'ai réalisé une cinquantaine de films, certains ont été auto produits d'autres produits et diffusés dans des festivals et sur Arte Mon récit moi autobiographie 14 eme version a été publié par les éditions sens et tonka Chroniques palestiniennes et divers textes sur le virus ont été publiés par les éditions de l'obsidienne Certains de mes textes et films inédits sont diffusés dans le marché des collectionneurs.
Mitlag Miguel
Carrots Movie Tape
Doc. expérimental | super8 | couleur | 3:22 | Allemagne | 2020
"Carrots Movie Tape" est un film expérimental à propos de Carrots Tapes: un label berlinois de cassettes audio, dirigé par un poète et un artiste visuel. Les tâches au bureau principal comprennent le tamponnage, l'impression des jaquettes, l’enregistrement sur les cassettes vierges, la planification de nouveaux projets, l'organisation des archives et les discussions d'idées. Filmé au printemps 2020 en Super 8.
Miguel Mitlag est né en 1969, à Buenos Aires (Argentine). Il vit et travaille à Berlin (Allemagne). Il a fait des études de cinéma à la Universidad del Cine, Buenos Aires (Argentine), ainsi que des études de photographie à l'ICP – International Center of Photography, New York (USA). Il est également artiste visuel, et présente fréquemment son travail dans des expositions individuelles et collectives.
Thomas Mohr
Habitat 2.4
Film expérimental | mov | couleur et n&b | 20:24 | Pays-Bas | 2020
"Habitat 2.4" est la première collaboration entre le vidéaste Thomas Mohr et le compositeur Reinier van Houdt. Thomas Mohr traite plus de 7000 photos prises à chaque instant pendant ses explorations des quartiers de Noisy-le-Grand, Nanterre et Paris dans le cadre d'un projet plus vaste sur l'expérience de l'espace public début 2019, juste avant le premier confinement. Reiner Van Houdt utilise du "found sound" provenant de situations et d'appareils qui transcendent la distance, comme les trains, les radios, les télévisions, les satellites de la NASA, le réseau électrique, les téléphones portables, les oscillateurs - tous captés à la frontière entre la nature cyclique des sons stationnaires ou "gelés", et les sons transitoires du mouvement rapide. Dans "Habitat 2.4", au premier niveau de traitement, Mohr compose et structure son matériel photographique dans un système temporel qui se rapproche à bien des égards de la mesure habituelle du temps, mais qui est plus dynamique. L'expérience du moment présent, avec son avant et son après, la transformation du présent en passé, est réassemblée de manière répétitive dans une structure de cadres, de séquences et d'unités. Reiner Van Houdt a composé des structures rigides et fermées, et a peuplé cette architecture de blocs sonores complexes créés à partir de sons trouvés, qui déforment, réarrangent ou ravagent sa structure, pour montrer la glorieuse impossibilité de contenir la matière sonore - comme un défi à la contingence.
Thomas Mohr : Mouvement, changement, transformation, expérience. Exploration systématique des processus de perception et de mémoire depuis la fin des années 80. Depuis 1985, il construit une archive encore en expansion, composée de plus de 600000 photos - concernant un large éventail d'événements de transition, s’étendant d'un sens collectif à des moments très personnels – ainsi que des milliers de captures d'écran tirées de médias sociaux. Il vit et travaille à Amsterdam (Pays-Bas), et est distribué par LIMA. Depuis 2009 son travail a été projeté dans divers festivals, notamment au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); au JMAF – Japan Media Art Festival, Tokyo (Japon); à Ars Electronica, Linz (Autriche); à la Transmediale, Berlin (Allemagne); au Japan Media Arts Festival (Japon); au NeMaf – Seoul International New Media Festival, Séoul (Corée du Sud); au IKFF – Internationales Kurzfilm Festival Hamburg, Hambourg (Allemagne); au Jihalva International Documentary Film Festival, Jihalva (République tchèque); au HAFF – Holland Animation Film Festival, Utrecht (Pays-Bas); à la Media Art Biennale Wro, Wroclaw (Pologne); aux Rencontres Internationales Paris/Berlin (France/Allemagne); au European Media Art Festival, Osnabrück (Allemagne); et à Berlin Atonal (Allemagne). Reinier van Houdt est compositeur/musicien. Il vit à Rotterdam (Pays-Bas). Il utilise le piano, des objets et le field recording. Il a développé une fascination pour les matières qui échappent à la notation: le son, le timing, l'espace, la physicalité, la mémoire, le bruit, l'environnement - des éléments qui vont au-delà de la composition, de l'interprétation et de l'improvisation. En dehors de son propre travail, il a collaboré avec Robert Ashley, Annea Lockwood, John Cage, Alvin Curran, Michael Pisaro, Francisco Lopez, Alessandro Bosetti, Christian Marclay et Luc Ferrari. Il a donné des performances au festival CTM Berlin (Allemagne); au Meltdown London, Londres (Royaume-Uni); à Alternativa Moscow, Moscou (Russie); au festival AngelicA, Bologne (Italie); au Huddersfield Contemporary Music Festival, Huddersfield (Royaume-Uni); au festival Unsound, Cracovie (Pologne); à Art Basel Hong Kong (Chine); et au Primavera Sound Festival, Barcelone (Espagne). Reinier van Houdt fait également partie du groupe de David Tibet, Current 93, et a travaillé avec Takashi Makino sur son film "Memento Stella".
Anna Moreno
Plastic, Marble and Helicopters
Installation vidéo | 4k | couleur | 17:47 | Espagne, Pays-Bas | 2020
"Plastic, Marble and Helicopters" (2020) est l'aboutissement d'une enquête d'un an sur Global Tools, un projet pédagogique pionnier lancé en 1972 par plusieurs studios d'architecture appartenant au mouvement du design radical italien, dirigé par Ettore Sottsass. Avec le soutien de Poltronova, entreprise italienne de design de mobilier haut de gamme, Anna Moreno a conçu et fabriqué un canapé modulaire en quatre parties, qui a ensuite été utilisé comme accessoire de performance au Space Electronic Nightclub de Florence lors de l'événement célébrant le 50e anniversaire de son inauguration. La discothèque florentine était le l’espace underground où Global Tools a réalisé plusieurs de ses expériences fondatrices, évoquant le corps comme forme ultime d'architecture, un lieu au potentiel politique et créatif caché. L'ironie de la proximité du groupe pro-marxiste avec le marché du mobilier de luxe n'échappe pas à Moreno.
Anna Moreno est artiste visuelle et chercheuse. Originaire de Barcelone (Espagne), elle habite actuellement à La Haye (Pays-Bas). Sa pratique prend la forme d'installations, de films, de performances, de bandes sonores, d'objets et de publications. Elle cherche à séparer notre imagination du présentisme actuel à l'aide de la fiction spéculative. En reproposant des architectures utopiques des années 70, Moreno utilise des outils conceptuels tels que les histoires parallèles, la synchronicité, l'urbanité performative, les discours architecturaux et les enchevêtrements sociaux. Elle a exposé à l’international et a participé à des résidences, notamment au SASG – Seoul Art Space Geumcheon (Corée du Sud), à la Cittadellarte - Fondazione Pistoletto, Bielle (Italie) ou à la Jan Van Eyck Academie, Maastricht (Pays-Bas). Elle a récemment reçu la bourse Botín pour les arts visuels, à Santander (Espagne), et a été sélectionnée pour la prochaine Biennale de Yinchuan (Chine). L'enseignement et les conférences ont un impact bidirectionnel sur sa pratique artistique. Elle a enseigné la recherche artistique à la Royal Academy of Art de La Haye (Pays-Bas) et a développé des programmes pour des institutions d’éducation aux Pays-Bas comme à l'étranger. En 2013, elle a cofondé le collectif d'artistes Helicopter à La Haye (Pays-Bas), un espace indépendant qui s’intéresse aux notions de marge et de périphérie dans la performance, le son et la discussion.
Pierrick Mouton
Chapter 5 — The Sacred Forest
Film expérimental | mov | couleur | 18:55 | France, Bénin | 2019
Il y a très longtemps, se trouvait un vieil homme au village, qui gardait jalousement un secret. Certains soir de l'année, quand la lune était pleine Il s'asseyait devant l'arbre sacré. Les mains écartées, il prononçait des paroles incantatoires jusqu'au bout de la nuit. La forêt tout entière s'animait. Après quoi, On raconte l'avoir vu à des centaines de kilomètres de là. Certains disent qu'il aurait le pouvoir de se téléreporter.
Pierrick Mouton est artiste et vidéaste, et vit à Paris (France). Son travail s’articule autour de systèmes de croyances, spirituels ou idéologiques à travers des films, des œuvres sonores ou des objets, qu’il fait réaliser ou qu’il réalise lui-même. Cette démarche est associée à une approche documentaire, et à une immersion sur le long terme avec différents groupe de croyance et de pensée. Pierrick Mouton a récemment exposé au Salon de Montrouge, Paris (France); à l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris Est (France); à la Clark House Initiative, Mumbai (Inde); à la Villa Belleville, Paris (France); à l’Alliance Française, Chandigarh (Inde); à la Nunnery Gallery, Londres (Royaume-Uni); et à Carrousel, Londres (Royaume-Uni). Ses créations radiophoniques sont régulièrement diffusés sur France Culture et DUUU radio.
Armando Navarro
Teenage God
Performance multimédia | 0 | | 30:0 | France | 1998
Cette performance musicale est une expérience immersive qui prend la forme d’une série de rituels, que les spectateurs sont invités à accomplir pour faire partie de la secte pop: †eenage god. †eenage god est un projet collectif, multimédia et transdisciplinaire, qui combine les formes d’art et génère aussi des formes qui peuvent exister indépendamment des performances: musique, vidéo, photographie, livre, installation, livestream, etc. Dans cette satire de l'obsession pour les stars et les dieux, fans et secte se reflètent mutuellement comme dans des miroirs déformants. L’adoration de Britney Spears et de Shoko Asahara, la vénération de One Direction et de Heaven’s Gate, rituels pop et cérémonies mystiques s’entrechoquent et fusionnent pour tendre "un miroir de mort" à la société de consommation, comme dans "Scorpio Rising".
Armando Navarro est né à San Francisco (USA), et vit à Paris (France). Il est à la fois américain et français. Sa curiosité l'a poussé sur de multiples chemins à la croisée des arts plastiques et du cinéma: lettrisme, art contemporain, cinéma expérimental, art vidéo, clips, expositions, installations, performances, laboratoire cinématographique partagé, 1er rôle d'un long métrage et même une émission de radio. Son passage dans de grandes agences de publicité lui a permis d’observer d’un peu plus près les obsessions sociales dont il fait la satire dans "†eenage god" et "Size Zero".
Charly Nijensohn
Patagonian Ice Fields
Vidéo | hdv | couleur | 6:24 | Argentine, Allemagne | 2020
Alors que tout s’était arrêté et que le confinement s'étendait à toute la planète, je me suis consacré à créer de nouvelles musiques originales et à revoir certaines de mes œuvres antérieures, avec du matériel qui avait été laissé de côté lors de leur postproduction initiale. C'est ainsi que j'ai abordé de nouveau l'expédition dans les champs de glace de Patagonie, un projet que j'ai réalisé en collaboration avec des membres d'une équipe de sauvetage en montagne. La Patagonie est affectée dramatiquement par les changements climatiques et par le réchauffement de la planète. Les glaciers disparaissent sous nos yeux. Dans ce contexte, un groupe de personnes se retrouve perdu dans un labyrinthe de glace. Unis et isolés, ils envisagent l'effondrement de leur univers.
Charly Nijensohn est né Buenos Aires (Argentine) en 1966. Il vit et travaille à Berlin, et est artiste multidisciplinaire. Son travail artistique comporte plusieurs niveaux. Charly Nijensohn travaille sur l'idée d'une confrontation entre l'être humain et les forces naturelles de l'univers qui nous entoure. La relation entre l’humain et l'espace qui l'entoure représente un conflit à la fois réel et existentiel. Il a représenté l'Argentine avec une exposition personnelle à la 50e Biennale de Venise (Italie). Son travail a été notamment présenté à la BienalSur, Buenos Aires (Argentine) [2017], et à la Mediations Biennial, Poznan (Pologne) [2012]. Il a exposé à la Biennale de Valence (Espagne) [2001], dont le curateur était Peter Greenaway; à la Biennale de Singapour (Singapour) [2008], dont le curateur était Fumio Nanjo; et à la Dojima River Biennale, Osaka (Japon) [2009]. Il a également présenté son travail dans de nombreux festivals, notamment à la Transmediale, Berlin (Allemagne); à Videobrasil, São Paulo (Brésil); aux Rencontres Internationales Paris/Berlin – qui se sont tenues à la Haus der Kulturen der Welt, Berlin (Allemagne), au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid (Espagne), et au Centre George Pompidou, Paris (France); au Monitoring, Kassel (Allemagne); à Visions of Nature, Kunst Haus Wien, Vienne (Autriche) [2017/2018]; à Video Art in Latin America, LAXART, West Hollywood (USA) [2017]. Il a également exposé au Kröller-Müller Museum ["Windflower, Perceptions of Nature", 2011], Otterlo (Pays-Bas); au Morsbroich Museum ["Radical Shift"], Leverkusen (Allemagne); à la Akademie der Künste ["Realidad y Utopía, Argentiniens künstlerischer Weg in die Gegenwart", 2011], Berlin (Allemagne); à la Whitechapel Gallery [2010], Londres (Royaume-Uni); à Políticas de la diferencia, MALBA - Museo de Arte Latinoamericano, Buenos Aires (Argentine); et à Latin America: Video Views - Latin American Artist of the Twentieth Century, MOMA – Museum of Modern Art, New York (USA).
Faezeh Nikoozad
Degar Disi
Film expérimental | 16mm | couleur | 9:15 | Iran, Allemagne | 2020
Il s'agit d'un état où l’on se retrouve entre deux. La décision de grandir ou de rester enfant - la transformation d'une fille en femme.
Faezeh Nikoozad (née à Téhéran, Iran 1984) habite en Allemagne depuis 2009. Elle est réalisatrice et artiste vidéo indépendante. Elle a étudié la scénographie (licence) à Téhéran (Iran) et la réalisation (licence et master) à la HFBK - Hochschule für Bildende Künste Hamburg, Hambourg (Allemagne). Son travail couvre un large éventail de thèmes tels que le déplacement, l'absence, la terre natale, la famille et les souvenirs d'enfance. Ses modes d'expression vont du film expérimental au film documentaire en passant par les techniques mixtes. Ses films ont été présentés dans divers festivals et ont remporté de nombreux prix.
Miljana Nikovic
Two Simple Letters
Vidéo | mov | couleur | 2:34 | Serbia, Allemagne | 2020
Mars 2020. Dans un monde compliqué et apocalyptique, que se passe-t-il si votre esprit est égoïstement obsédé par votre vie amoureuse? Si vous commencez à chercher des amants potentiels sur des sites de rencontre? Si la plupart d'entre eux ne réagissent pas à vos messages (bien que vous puissiez voir qu’ils sont en ligne), probablement pas assez stimulés par votre profil? D'autres conviendraient peut-être d'une promenade, s'il ne pleut pas, samedi après-midi ou mardi prochain. Cela ne semble pas très prometteur. Presque toujours, la communication s'arrête sans raison évidente, même si tout le monde reste en ligne. L'attention et la curiosité disparaissent. Est-ce que toutes ces conversations resteront des fantasmes virtuels? Était-ce différent avant le confinement? Grâce à Internet, les écrans multipliés sont nos nouvelles fenêtres fragmentées sur le monde extérieur. En contact avec n'importe qui, n'importe où, n'importe quand. Mais isolés: seuls et solitaires dans une pièce. Ce poème vocal et visuel consiste en une déconstruction des courtes phrases que l'on utilise pour arranger un rendez-vous avec un inconnu. Hésitantes et polies, "Two Simple Letters" ("deux simples lettres") évoquent une insécurité permanente, une modestie, une timidité - pour éviter d'offenser ou d'effrayer son ou ses interlocuteurs. L’utilisation consciente d'éléments pop ludiques, tant au niveau des effets sonores que des couleurs, permet d'alléger cette situation auto-dérisoire.
Miljana Nikovic est architecte et chercheuse. Elle expérimente par la vidéo, la photographie, le son, le collage et l'écriture. Née à Belgrade (Serbie), elle vit à Berlin (Allemagne). Après avoir obtenu une Licence à l’École nationale supérieure d'architecture de Nancy (France) en 2013, et un Master à la Hochschule für Technik, Wirtschaft und Kultur Leipzig (Allemagne) en 2015, elle a travaillé dans le domaine de la stratégie des espaces de travail, et comme coordinatrice de projet. Elle entame actuellement un doctorat archivistique-artistique à l'Université HafenCity, Hambourg (Allemagne). Il porte sur les parallèles entre les villes, le cinéma et les perceptions historiques des souvenirs collectifs. Elle a récemment fondé un collectif de poètes francophones, et a été sélectionnée dans des festivals internationaux de cinéma avec son court métrage expérimental "Seven Seven" et le vidéo-poème "La Rive Virale" [Los Angeles (USA), Mexico (Mexique), Athènes (Grèce)].
Andrea Novoa
Desastres Naturales
Film expérimental | 16mm | couleur et n&b | 26:39 | Chili | 2020
"Desastres Naturales" est la rencontre de trois films, trois territoires. Une récit personnel qui, à travers des expériences traduites en images et les extraits d'un journal, dessine le portrait de rencontres vécues et de lieux habités, traversés par des forces naturelles, des couleurs, des accidents et des luttes.
Andrea Novoa (née en 1988) est cinéaste. D’origine chilienne, elle réside dans la région de l’Araucanie, au sud du Chili. Le développement de son travail photographique analogique et de laboratoire débute au cours de ses études à l'école Foto Arte du Chili, Santiago (Chili). Elle obtient par la suite un master en Cinéma d'Essai de la EICTV - École Internationale de Cinéma et Télévision, San Antonio de los Baños (Cuba), où elle réalise ses premiers films. De 2017 à 2019, elle est membre du collectif de cinéma expérimental CEIS8, Santiago (Chili), qui organise des espaces de rencontres, de formations et de présentations liés au travail filmique. En 2019, son projet "Desatres Naturales" est sélectionné dans le cadre des résidences de post-production de l'Atelier 105 de Light Cone, Paris (France). Andrea Novoa co-dirige actuellement Praeclara Imagen, une maison de production et laboratoire cinématographique dans la région de l'Araucanie (Chili).
Christoph Oeschger, Waltenspül/Schulze
Unlearning Flow
Documentaire | hdv | noir et blanc | 11:9 | Suisse | 2019
“Machining of Steel”, “Mating of Two Males”, “Dumdum Bullet Effect” and “String Figures” played by the Inuit, the Krahô or the Taulipang in Guyana exemplify that the Institute for Scientific Film (IWF) in Göttingen aimed at capturing all the movement processes of the world on celluloid. The scientific films that the IWF produced, archived and distributed were supposed to be “documents of reality”. Without using commentary, they should make movements visible, storable and re-analyzable at any time. Can there be pictures that are more real than others? The essay film “unlearning flow” examines both National Socialist prehistory and the legacy of the IWF. It reveals the ideology of the distant, objectifying camera view and also the active white washing of the Institute’s history after World War II. With their film, filmmaker Christoph Oeschger and the historians of media and knowledge, Sarine Waltenspül and Mario Schulze, touch only the tip of the iceberg: (war) research with film, the (re-)production of colonial power relations and the creation of (a lack of) knowledge through film.
Christoph Oeschger (1984*) lives in Zurich as an artist, photographer and publisher. In 2014 he founded the book publisher cpress an in 2020 cpressfilms an agency for artist films together with Christof Nüssli. He works with various forms of the documental. His work has been shown in various museums including Fotomuseum Winterthur (CH), Zentrum für Kunst und Medientechnologie , Karlsruhe (DE), Centre de la Photographie Geneve (CH). Mario Schulze (*1986, Halle/Saale) is a cultural scientist and scientific researcher who works on the history of exhibitions, object theories and scientific films. His doctoral thesis is due in 2017 under the title "How things learned to speak. A History of the Museum Object 1968-2000". He has taught at the universities of Leipzig, Berlin, Zurich and Frankfurt as well as at the Zurich Art Academy. Sarine Waltenspül (*1986, Basel) works as a media historian on scientific films. In 2018, she received her doctorate on cinematographic models in films. She co-directs the SNSF research project Aerial Photographs/Light Images and the DFG network Lens On! Furthermore, she has been involved in various functions in the conception and production of music videos, theatre documentaries and feature films and was head of the "Hungerkünstler Verlag".
Barbara Oettinger, Sabatini Pedro
Sombra
Animation | mp4 | couleur | 8:12 | Chili | 2020
L'une de nos grandes préoccupations pendant la pandémie a sans doute été de savoir à quel point nous serions affectés physiquement, et mentalement, par le confinement et l’impossibilité de voir nos proches. Pour répondre à cette question, et en lisant certains articles trouvés sur Internet, nous avons trouvé une expérience menée par Donald Hebb dans les années 50, au cours de laquelle il a isolé (séparément) un certain nombre de volontaires dans un espace totalement dépourvu de stimuli. Dans ces conditions extrêmes, ils ont développé au fil du temps de multiples hallucinations auditives et visuelles. "Sombra" est une vidéo qui a été réalisée dans des conditions de confinement dues à la pandémie, pendant laquelle nous avons aussi été privés de tout contact humain significatif. Ainsi, "Sombra" explore, métaphoriquement, les effets de l'isolement en relation avec notre perception du corps, du temps et de l'espace. Comme mentionné plus haut, notre perception sensorielle peut être affectée par l'isolement, ce qui amène notre esprit à créer un monde de science-fiction, à remettre en question l'idée d'authenticité, ou à se demander si ce que nous voyons et entendons est bien réel. Pour réaliser "Sombra", nous avons utilisé une plateforme de jeu vidéo, dans laquelle nous réutilisons des scénarios et des personnages déjà créés / simulés, en modifiant certaines fonctionnalités et certains éléments esthétiques typiques de ces jeux, et en les réorganisant au sein du scénario virtuel, dans le but de produire un film court de machinima. Les personnages et les mondes fictifs sont clonés numériquement, versions multiples d'un personnage piégé et dupliqué un nombre infini de fois, qui parvient parfois à "s'échapper" de son esprit en projetant son corps sur d’autres informations simulées, générant diverses couches de représentations. *Projet en collaboration avec Pedro Sabatini.
Bárbara Oettinger est née à Santiago (Chili) en 1981. Elle a obtenu une Licence en beaux-arts à l'Université du Chili, Santiago (Chili), et un Master à la Pontificia Universidad Católica de Chile, Santiago (Chili). Elle a participé à diverses expositions et projections dans des centres culturels, des galeries et des musées au Chili, au Pérou, en Bolivie, en Argentine, en Uruguay, au Brésil, aux États-Unis, en Inde, en Indonésie, en Ukraine, en Slovénie, en Espagne, en France, au Portugal, en Corée, et à Taïwan. Elle suit actuellement des études de Master of Fine Arts en pratiques intégrées au Pratt Institute, New York (USA), financé par le gouvernement chilien et la CONICYT – Comisión Nacional de Investigación Científica y Technológica. Ses projets actuels sont des rencontres avec des dialogues, qui mettent l’accent sur des témoignages conservant un sens historique, tout en racontant l'expérience psychologique. Des témoignages basés non seulement sur l'immédiateté et l'exactitude supposées de la source historique, mais aussi sur la construction subjective de récits différents. Pedro Sabatini est né à Santiago (Chili) en 1979. Il est titulaire d'une Licence en cinéma. Ces trois dernières années, il a travaillé à la production de films publicitaires. Il sait d’expérience s'adapter à toutes sortes de budgets, tout en restant compétitif. Ses contributions sont liées à sa fascination pour le cinéma indépendant et à sa recherche de nouveaux langages. Son travail a été reconnu comme meilleur film court de fiction à la UNIACC – Universidad de las Artes, Ciencias y Communicaciones, Santiago, Chili; a reçu le prix Best international documentary ARCOS, Santiago (Chili); et a fait partie de la sélection officielle au Festival Biarritz Amérique Latine (France).
Noemi Osselaer
Erpe-Mere
Doc. expérimental | dcp | | 20:44 | Belgique | 2020
Entourée par le bruit des animaux nocturnes, une jeune fille tombe dans un profond sommeil. Peu à peu, nous sommes entraînés dans son rêve, qui se transforme en un voyage cosmique à travers les prairies d'Erpe-Mere, une commune rurale de Belgique.
Noemi Osselaer est née à Alost (Belgique). Elle a étudié les arts audiovisuels à l'Académie royale des Beaux-Arts de Gand (Belgique). Son film de fin d'études, "Erpe-Mere", a été présenté dans plusieurs festivals, notamment à Dok Leipzig (Allemagne) et au Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas). De janvier 2021 à décembre 2022, elle sera artiste en résidence au HISK - Institut supérieur des Beaux-Arts de Gand (Belgique).
Halima Ouardiri
Clebs
Documentaire | 4k | couleur | 18:11 | Canada | 2019
Les pelages bruns, beiges, blancs et noirs se fondent à l’ocre de la terre et des murs inondés de soleil. Calme à l’heure du repos, l’endroit devient assourdissant quand vient le moment de nourrir les bêtes, qui entament alors leur concert d’aboiements. Dans le refuge pour chiens errants d’Agadir au Maroc, plus de 750 animaux trouvent aide et protection en attendant d’être adoptés par une famille. Chaque journée ressemble à la suivante, rythmée par la seule distraction des repas. Avec un regard aussi empathique qu’alerte aux jeux de lumière et de textures, Halima Ouardiri observe la chorégraphie qui régit la vie de la population animale, dont le quotidien suspendu évoque l’attente bien plus tragique de millions d’êtres humains à la recherche d’une terre d’accueil.
Halima Ouardiri est cinéaste. Suisso-Marocaine, elle travaille entre le Canada, le Maroc et la Suisse. Elle a obtenu un B.A. en Science Politique et un B.F.A. en Production filmique à la Mel Hoppenheim School of Cinema à Montréal (Canada). Son premier film, "Mokhtar", tourné en Super 16mm, a reçu un très bon accueil dans une centaine de festivals internationaux tels que le TIFF – Toronto International Film Festival (Canada); la Berlinale, Berlin (Allemagne); le Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas); et le Festival international du film de Dubaï (Émirats arabes unis), avant d’être diffusé sur France 3, sur CBC et sur la TSR. Le film a remporté de nombreux prix, dont deux Prix de la Meilleure Réalisation et cinq Prix du Meilleur Film. Tourné dans un petit village du sud du Maroc, le film met en scène les villageois, beaucoup de chèvres et un hibou. De tous les interprètes, seul le hibou est un acteur professionnel. Aujourd’hui, Halima Ouardiri passe au long-métrage avec "Nico", un récit initiatique inspiré de son expérience comme garde du corps à Genève (Suisse), sa ville natale, et avec le développement du scénario de "La Camel Driving School".
Gerda Paliušyte
Nevermore
Doc. expérimental | dcp | couleur | 45:0 | Lituanie | 2020
"Nevermore" est centré sur la légende d'Edgar Allan Poe, qui sert de lien fantomatique entre les différentes communautés raciales dans le Baltimore d'aujourd'hui. Poe peut être considéré comme un outil permettant d'explorer l'imaginaire populaire, et de réfléchir aux angoisses actuelles sur l'identité et la place de chacun.
Gerda Paliusyte (née en 1987) est réalisatrice et productrice. Les deux derniers films qu’elle a réalisés ont été bien accueillis dans le monde de l'art contemporain et du cinéma. Son film documentaire "The Road Movie", qui suit le duo de rap légendaire Onyx lors de son voyage à Vilnius (Lituanie), a été commissionné en 2015 par la XIIe Baltic Triennial of International Art, Vilnius (Lituanie), et a été projeté dans des festivals de cinéma tels que le TIFF – Toronto International Film Festival (Canada) en 2017, dans le cadre de la série Wavelengths. En 2019, son projet de film "2002" a été sélectionné pour Berlinale Talents, Short Film Station, Berlin (Allemagne). Dans ses œuvres, elle explore l'histoire culturelle ainsi que les stéréotypes et les contradictions qui s'y trouvent. Elle s'intéresse à diverses pratiques documentaires (comme le docufiction), à divers personnages historiques ou tirés de la pop culture, ainsi qu'à leur relation avec la réalité sociale.
Julia Palmieri
Play me, I'm yours
Film expérimental | mov | couleur | 14:31 | France, Belgique | 2019
"Autour d'un repas bruyant, dans un lit où on partageait un paquet de gâteaux, la discussion pendant que tu te lavais, je préparais à manger et maman venait d'acheter un bouquet de fleurs à mettre sur le piano du salon. Tu n’aurais jamais dû baiser avec lui, elle a si bien fait de coucher avec elle. Je t’appelle demain pour qu’on en discute, je dois téléphoner à ma grand- mère avant. L'amitié, l'amour, la famille, les relations, les interactions, la mort, les femmes, les hommes, la nourriture, ça regroupe, ça divise, et c'est poreux."
Julia Palmieri Mattison est née en 1994, et a grandi avec sa famille en banlieue parisienne. C’est en passant d’un pensionnat non mixte à la colocation qu’elle s’imprègne de la collectivité, et de la complexité des relations et des vies partagées. Elle intègre l’ERG - École de Recherche Graphique de Bruxelles (Belgique) en 2015. La construction de sa pratique artistique passe par différents médiums: installation, peinture, écriture, photographie et vidéo, souvent tous indissociables. Elle met en lumière l’intimité, malmenée par la collectivité et dévoyée par les réseaux sociaux. Articulé sur son histoire personnelle, son travail s’affranchit du récit individuel en s’inscrivant dans des champs plus vastes: famille, société ou époque, faisant appel à une mémoire commune. Julia photographie ses proches dans leur quotidien, elle capture les moments d’intimité partagée pour en saisir l’instant le plus sincère. Accompagnée des archives familiales filmées et offertes par son père, elle commence à mixer photos trouvées et photos retrouvées, circulant des unes aux autres, les reliant par des textes et des enregistrements de conversations volées. C’est en cherchant avec acharnement à extraire ce qui compose un individu, à questionner les limites imposées des relations amoureuses, amicales et familiales qu’elle réalise son film court: "Play me, I’m yours".
Stefan Panhans, Winkler, Andrea
If You Tell Me When Your Birthday Is
Vidéo expérimentale | 4k | couleur | 11:30 | Allemagne, 0 | 2020
"If You Tell Me When Your Birthday Is" est une courte fiction de machinima en trois fragments, tributaire de l’infidélité de la traduction. Elle combine des scans 3D de personnes et d'objets réels, un monde, des avatars et des mouvements construits à l’aide d’effets spéciaux numériques, ainsi que des dialogues scénarisés à partir de la qualité actuelle de la communication textuelle et linguistique avec et entre les intelligences artificielles. Grâce à l'utilisation de moteurs 3D temps réel, ce film est entièrement "tourné" dans un monde créé virtuellement. Les trois épisodes ressemblent donc à des fragments d'un jeu vidéo absurde, mais le conflit entre le monde physique analogique et le monde numérique virtuel, entre l'homme et la machine, reste ici visiblement inscrit dans les glitches, les erreurs et les défauts qui surgissent aux "fissures" des interfaces entre les différents domaines. Les lacunes absurdes, comiques ou même inquiétantes des techniques numériques utilisées pour le film soulignent ces fractures, plutôt que de viser un rendu complètement "propre" et un illusionnisme parfaitement consommable. Le dialogue se fonde sur l'état actuel des développements de la communication avec les algorithmes auto-apprenants, des "intelligences artificielles" simples et orientées vers le consommateur, comme les chatbots et les assistants virtuels. Il réfléchit également aux particularités et différences troublantes, aux défauts, mais aussi aux similarités entre cette communication avec les machines et celle d'humain à humain.
Ces dernières années, Stefan Panhans et Andrea Winkler travaillent ensemble de plus en plus régulièrement dans le domaine de l’expanded cinema, sur des projets filmiques, des installations sculpturales/performatives et des expositions. Dans leur travail, ils utilisent principalement des moyens du film, de la performance et des installations, y compris le texte, pour traiter de l'hypermédiatisation et de la numérisation croissantes, ainsi que de leurs effets sur notre société, notre comportement, notre psychisme et notre corps. Ils s’intéressent aussi au phénomène de l’auto-optimisation sous la forme d'une recherche pratiquement artistique. En outre, leur travail compose avec des moments d'inégalité sociale croissante, le racisme ordinaire, le culte de la célébrité et les stéréotypes de genre. Leur travail a été présenté dans de nombreuses expositions et festivals, et plusieurs fois récompensé, par exemple le prix Edith Russ Haus Media Art Award (Allemagne) [2017]; la mention honorable Videonale 17, Bonn (Allemagne) [2019]; le innogy VISIT Award, Essen (Allemagne) pour leur anti-musical "Defender" [2019] et un bourse de recherche à la Dortmund Academy for Theater and Digitality (Allemagne) [2020]. Parmi les expositions récentes, citons la performance d'ouverture combinant la vidéo avec l'installation et la lecture en staccato, commissionnée par la Transmediale, à la HKW-Haus der Kulturen der Welt, Berlin (Allemagne) [2019]; l'installation d’expanded cinema "Freeroam A Rebours Mod.I.1 - installation version" au Tabakalera-International Centre for Contemporary Culture, San Sebastian (Espagne) [2020]; une exposition solo à HMKV-HartWare MedienKunstverein Dortmund (Allemagne) est prévue pour le début de l'été 2021.