Catalogue 2025
Parcourez ci-dessous le catalogue 2025 des Rencontres Internationales, ou effectuez une recherche dans les archives des oeuvres présentées depuis 2004. De nouveaux extraits vidéos sont régulièrement mis en ligne, les images et les textes sont également progressivement mis à jour.
Mariam Ghani
There S A Hole In The World Where You Used To Be
Vidéo | 35mm | couleur et n&b | 15:31 | USA, Afghanistan | 2025
THERE'S A HOLE IN THE WORLD WHERE YOU USED TO BE est un court métrage sur la mémoire et le deuil. Il part du postulat que le chagrin et les trous noirs sont tous deux si denses et si intenses qu’ils courbent l’espace et le temps autour de leur gravité propre – chaque absence devenant à la fois une blessure dans le cœur et un trou dans le monde.
Mariam Ghani est artiste et cinéaste. Ses films, projets publics et installations ont été présentés dans le monde entier, notamment à Times Square et à l’aéroport LaGuardia ; au Tate Modern, au Guggenheim, au MoMA, au Smithsonian, à la Secession, au CCCB, et au Metropolitan Museum. Son travail a été montré à Documenta 13 ainsi qu’aux biennales de Liverpool, Lahore, Yinchuan et Sharjah ; aux festivals de cinéma de la Berlinale, Rotterdam, CPH:DOX, SFFILM, DOC NYC, Jihlava, BlackStar et Ann Arbor ; en salles et en ligne sur Ovid, Criterion et Docuseek.
Saurav Ghimire
Songs Of Love And Hate
Fiction expérimentale | hdv | noir et blanc | 16:52 | Népal | 2024
Prem, le charismatique animateur d’une émission de radio dédiée aux affaires de cœur, est lui-même en proie au chagrin. Il cherche refuge dans les montagnes escarpées. Alors qu’il traverse sa propre tempête émotionnelle, les appels désespérés des auditeurs réclamant ses conseils résonnent à travers la nature sauvage. Prem, tout comme ceux qui l’écoutent, tente de trouver son chemin dans le terrain traître et imprévisible de l’amour. Une histoire saisissante de tourments affectifs et de quête de soi.
Saurav Ghimire est un artiste audiovisuel népalais dont le travail explore les frontières du récit entre fiction et documentaire. Ses projets sont montés à partir d’un mélange d’archives et d’images filmées, d’entretiens personnels, ainsi que de collectes de chansons et de poésie. Ghimire a reçu la Visiting Artist Fellowship du Laxmi Mittal South Asia Institute de l’Université Harvard. Son court métrage Songs of Love and Hate (17 min, 2024) a été présenté en première mondiale à la 74e Berlinale, où il a reçu une Mention Spéciale du Jury. De même, son premier court métrage Barking Dogs (14 min, 2021) a été récompensé comme Meilleur Film Expérimental au Tasveer South Asian Film Festival (États-Unis) et Meilleur Film Étudiant au Pame Film Festival (Népal). En outre, il a participé à plusieurs programmes de formation, dont la Locarno Basecamp Academy (Suisse), l’Odense Talent Camp (Danemark) et la Fantastic Film School du BIFAN (Corée du Sud).
John Gillies
Scentdia
Vidéo | 0 | couleur | 5:20 | Australie | 2025
Au cours de ses errances dans une forêt nocturne, un robot croise différentes fleurs et plantes, se confrontant au monde naturel et tentant de respirer le parfum d’une fleur sauvage.
John Gillies est un artiste basé à Sydney (Eora) qui crée depuis les années 1980 des œuvres utilisant les médias temporels, notamment la performance, l’image en mouvement, l’installation, la musique et le son. S’inspirant du théâtre expérimental et des langages de la vidéo et du cinéma, sa pratique artistique est souvent improvisée et collaborative.
Pierre-jean Giloux
Biomimetic Stories # 3. Dholera
Fiction expérimentale | 4k | couleur | 7:0 | France | 2024
Dholera dévoile la vision dystopique de cette ville éponyme, imaginée au cœur du paysage désertique de l’État indien du Gujarat. Son immense réseau d’autoroutes, de voies ferrées surélevées, de pylônes électriques et de châteaux d’eau s’étend à perte de vue sur un terrain aride, sans végétation, balayé par des tourbillons de poussière. Ce vaste projet urbain — dont les travaux ont débuté il y a plus de dix ans — est aujourd’hui pratiquement à l’arrêt. Des prises de vue in situ réalisées par drone révèlent l’ampleur de ce chantier inachevé, où certains bâtiments symboliques du plan initial réapparaissent virtuellement sous forme de nuages de points. Le film fait surgir le fantôme de la ville de Dholera : un chantier spectral où des ruines du futur fissurent l’idée même d’utopie.
Pierre Jean Giloux, né en 1965, est lauréat de la Villa Kujoyama, Kyoto en 2015 et lauréat du Grand Prix Art Vidéo au Festival Côté Court de Pantin en 2016. Pratiquant une forme de réalité augmentée, il montre ses installations dans des musées et centres d’art tels que le Museum du Botanique à Bruxelles, la Criée, Centre d’art contemporain de Rennes, le Barbican à Londres, le Moma d’Hiroshima et le Musée national d’Osaka au Japon ainsi que dans les galeries DNA à Berlin, Sophie Scheidecker et Christophe Gaillard à Paris, Cristina Guerra à Lisbonne, la Bank MABsociety à Shanghai. Ses œuvres sont présentes dans des collections privées (à Paris, Rennes, Bruxelles et Tokyo, Pierre Darier en Suisse, An-Sammlung à Munich) et publiques (Fonds d’art contemporain - Paris collection et Ville de Marseille).
Eva Giolo
Memory Is an Animal, It Barks with Many Mouths
Film expérimental | 16mm | couleur | 24:0 | Belgique | 2025
Le dernier film de Eva Giolo nous conduit dans le Val Gardena, où l’on parle encore le ladin, une langue rhéto-romane. Giolo renverse les représentations habituelles des communautés montagnardes pour offrir le portrait d’un patrimoine culturel précieux, en constante évolution. Ici, les habitants préservent et cultivent leur culture pour les générations futures, avec une conscience du monde et une grande créativité. Tourné en 16 mm, sensible à la fois à la grandeur et à la fragilité de la nature, Memory Is an Animal, It Barks with Many Mouths est un essai délicat sur l’importance vitale de la diversité linguistique.
Eva GIOLO (1991, Belgique) est une artiste travaillant le film, la vidéo et l’installation. Son œuvre accorde une attention particulière à l’expérience féminine, mobilisant des stratégies expérimentales et documentaires pour explorer l’intimité, la permanence, la mémoire, ainsi que l’analyse du langage et de la sémiotique. Ses films, installations et autres projets ont été largement présentés à l’international — festivals, musées et galeries — notamment à Sadie Coles HQ, la Viennale, FIDMarseille, l’IFFR, le New York Film Festival, entre autres. Son film Flowers blooming in our throats (2020) a été nommé pour l’European Film Award et a remporté le Top Prize à THIS IS SHORT 2021. Elle a également reçu la Mention spéciale du Jury national au Lago Film Fest 2021, la Mention spéciale du Jury au First Crossings Festival, ainsi que le Prix du Jury des Critiques au 25FPS Festival. Elle est lauréate du HISK (2018–2020) et a été en résidence artistique au SeMA NANJI (2020), à la résidence annuelle de film-écriture Conversation #4 (CVB, GSARA et Beursschouwburg), au programme CASTRO (2021), à WIELS (2021), ainsi qu’à RU Unlimited New York et Fogo Island Arts (2022). Ses films sont distribués par elephy et Light Cone.
Christoph Girardet
One Hundred Years Later
Film expérimental | mov | noir et blanc | 7:55 | Allemagne | 2025
En 1939, une seconde équipe, avec une doublure et des figurants, a tourné des scènes pour le classique hollywoodien Mr. Smith Goes to Washington au Lincoln Memorial. La succession de longues séquences éliminées du montage final sape la narration cinématographique classique : l’intrigue ne semble pas avancer. L’architecture néoclassique demeure le décor d’un rituel récurrent et troublant, dans lequel le protagoniste se perd.
Christoph Girardet, né en 1966, est un artiste vidéo et cinéaste allemand. Son travail prend pour matière à la fois des images trouvées par hasard et d’autres issues de recherches approfondies dans les archives de l’histoire du cinéma. Par le montage, les ellipses et les répétitions, il met au jour les structures profondes et les mécanismes internes de la réalité filmique représentée. Au-delà de l’analyse du matériau et de ses clichés, son œuvre explore en essence un état mélancolique d’absence, construisant ainsi un monde visuel singulier. De 1988 à 1994, Girardet étudie les arts visuels à la Hochschule für Bildende Künste de Braunschweig, dans la classe cinéma de Birgit Hein. Depuis 1989, il réalise films, vidéos et installations vidéo — parfois en collaboration avec l’artiste vidéo Volker Schreiner (1994–2004), et plus fréquemment avec le cinéaste Matthias Müller (depuis 1999). Girardet a participé à de nombreuses expositions collectives, notamment au Stedelijk Van Abbemuseum d’Eindhoven, au MoMA PS1 à New York, au Palais de Tokyo à Paris, au Hirshhorn Museum de Washington et à l’Eye Filmmuseum d’Amsterdam. Il a également bénéficié d’expositions personnelles dans des institutions telles que FACT (Liverpool), le Kunstverein Hannover ou West (La Haye). Ses œuvres ont été présentées dans les grands festivals internationaux — Cannes, Venise, Berlin, Toronto, Locarno, Oberhausen ou Rotterdam — et figurent dans des collections publiques et privées. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont une bourse pour le programme International Studio and Curatorial Program à New York (2000) et une résidence à la Villa Massimo à Rome (2004). Il vit et travaille à Hanovre, en Allemagne.
Helena Girón Vázquez, Samuel M. Delgado
Un dragón de cien cabezas
Doc. expérimental | 16mm | couleur | 14:50 | Espagne | 2025
Dans le jardin des Hespérides poussait jadis un fruit capable d’accorder l’immortalité à quiconque le mangeait. Ce jardin, situé quelque part au large de l’Afrique de l’Ouest, était gardé par un dragon aux cent têtes. À travers la bio-sonification des bananiers — culture de monoculture emblématique des îles Canaries — se révèle un récit d’éternité surgissant à l’endroit même où ce jardin mythique aurait existé.
Leur travail explore les relations entre mythologie, histoire et matérialisme. Leur premier long métrage, Eles transportan a morte (2021), a été présenté en avant-première aux festivals de Venise et de Saint-Sébastien, remportant des prix dans les deux. Il a ensuite circulé dans des festivals internationaux tels que Rotterdam, Le Caire, Mar del Plata, la Viennale, Hambourg et São Paulo. Leurs courts métrages ont été montrés dans des festivals comme Toronto, Locarno, New York, Ann Arbor, entre beaucoup d’autres. Ils ont également réalisé des installations et des performances dans des centres d’art tels que le CCCB (Barcelone), le BAM (New York), le TEA (Tenerife) ou Solar (Vila do Conde).
Bart Groenendaal
Sensitivity
Fiction | hdv | couleur | 10:18 | Pays-Bas | 2024
Une jeune femme erre dans un quartier d’affaires la nuit et, à l’aube, rencontre sept inconnus solitaires, qui tombent chacun sous le charme de son énergie. Inspiré par l’imaginaire des Primitifs flamands et réalisé en collaboration avec une véritable guérisseuse quantique, le film est une méditation sur le désir de connexion dans un contexte urbain néolibéral
Dans de courts films narratifs, des documentaires et des installations, Bart Groenendaal (Amsterdam, 1975) explore la manière dont le cinéma façonne notre subjectivité sociale et le monde qui nous entoure, en tant qu’expression toujours changeante d’une idéologie.
Assaf Gruber
Miraculous Accident
Fiction expérimentale | 0 | couleur et n&b | 29:15 | Pologne | 2025
Miraculous Accident est un film transtemporal qui raconte l’histoire d’amour entre Nadir, un étudiant marocain à l’École de cinéma de ?ód? en 1968, son enseignante de montage, Edyta, de confession juive, et leur relation partagée avec Jarek, le meilleur ami de Nadir et protégé d’Edyta. Nadir fait partie d’un groupe d’étudiants nord-africains envoyés étudier les techniques cinématographiques communistes dans le cadre du soutien du Bloc de l’Est aux luttes anti-impérialistes. Malgré son opposition au sionisme, Edyta est contrainte de quitter la Pologne en raison de la rupture politique entre la Pologne et Israël après la guerre des Six Jours, ou la Naksa (« la Défaite »). En 2024, Nadir retourne à l’école pour réaliser un film après avoir découvert une lettre oubliée qu’Edyta lui avait écrite depuis Haïfa en 1989. Le film pleure la cruauté des nations, capables de faire naître de rares miracles — des amours accidentelles — pour mieux les briser avant qu’ils n’aient le temps de respirer. Inspiré par la vie de l’ancien étudiant marocain, poète et cinéaste Abdelkader Lagtaâ, qui interprète également Nadir dans le film, Miraculous Accident tisse son récit à travers des images originales et des extraits de films d’étudiants des années 1960 réalisés par Lagtaâ et ses camarades.
Assaf Gruber (né à Jérusalem en 1980) est un sculpteur et cinéaste vivant et travaillant à Berlin. La relation dynamique entre les individus et les institutions est au cœur de sa pratique, qui vise à explorer à la fois comment l’orientation politique des établissements hérités impacte la vie des personnes, et comment ces organisations choisissent de représenter et de transmettre les faits ainsi que les artefacts qui les accompagnent. Les biographies absurdes des protagonistes de ses projets révèlent tout autant qu’elles obscurcissent les raisons et les motivations qui conduisent les gens à obéir ou à se rebeller — contre leur monde intérieur ou contre la société dans laquelle ils vivent. Sa photographie, sa sculpture et ses installations placent la matérialité des objets en relation avec des dimensions narratives, créant ainsi des espaces fictionnels où mouvement et non-mouvement fonctionnent comme un médium. Les expositions personnelles de Gruber incluent la Berlinische Galerie, Berlin (2018), et le Muzeum Sztuki, ?ód? (2015). Ses films ont été présentés dans des festivals tels que l’International Film Festival Rotterdam (2023) et FID Marseille (2022). Il a étudié à Cooper Union à New York et est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris ainsi que du Higher Institute of Fine Arts (HISK) à Gand.
Guerreiro Do Divino Amor
Roma Talismano
Doc. expérimental | 4k | couleur | 9:38 | Brésil | 2024
Roma Talismano, septième volet du Superfictional World Atlas, explore Rome comme talisman moral et esthétique de l’Occident. Au son d’hymnes et d’arias d’opéra, trois animaux allégoriques — la louve, l’aigle et l’agneau — racontent l’incessant recyclage de l’esthétique romaine pour fabriquer une universalité classique artificielle et délavée, de la Renaissance au fascisme jusqu’à aujourd’hui : Roma Talismano, volcan éternel de blancheur visuelle et spirituelle.
Guerreiro do Divino Amor est titulaire d’un master en architecture de l’École d’architecture de Grenoble (France). Depuis vingt ans, sa recherche au long cours, Superfictional World Atlas, explore les mythologies historiques, médiatiques, religieuses et corporatives qui composent l’imaginaire collectif des nations. À partir de fragments du réel, il construit un univers de science-fiction sous forme de films, de publications et d’installations de grande envergure. Il a représenté la Suisse à la Biennale de Venise 2024, a été boursier du programme DAAD Artists-in-Berlin en 2021–2022 et a reçu le PIPA Prize en 2019. En 2022, il a présenté la rétrospective Superfictional Sanctuaries au Centre d’art contemporain de Genève. Son travail a été montré, entre autres, à la Triennale Frestas de Sorocaba (Brésil), à la Bangkok Biennale 2024, au CAC Vilnius (Lituanie) et à la Pinacoteca de São Paulo. Ses films primés ont été projetés dans de nombreuses institutions et festivals, en France et à l’international. Guerreiro do Divino Amor vit et travaille à Rio de Janeiro, au Brésil.
Steve Hawley, Steve Dutton
Midville
Doc. expérimental | mp4 | couleur | 13:20 | Royaume-Uni, Slovénie | 2025
« Midville » était le nom pseudonyme donné à une école d’art des Midlands, au Royaume-Uni, lorsqu’elle fut étudiée pendant trois ans à partir de 1967 par deux sociologues. Le livre qui en résulta, Art Students Observed, publié en 1973, est devenu un document classique de la littérature sur l’enseignement artistique, l’endroit où l’art « romantique » et l’art « conceptuel » se sont affrontés pour la première fois. 58 ans plus tard, j’ai retrouvé les étudiant·es du livre et les ai interrogé·es sur leurs souvenirs et leurs expériences (parfois traumatiques). Nous avons recréé « Midville » sous la forme d’une mini-opéra collage de 13 minutes, assisté par IA, où les étudiant·es — tels qu’ils et elles étaient alors et tel·les qu’ils et elles sont aujourd’hui — livrent leurs témoignages à travers des voix générées par IA, des chœurs, des avatars et des images originales du monde réel.
Steve Hawley est un artiste basé à Ljubljana, appartenant depuis 1981 à la seconde vague des artistes vidéo britanniques. Son travail porte sur le langage, l’humour et la nature de la mémoire à travers le film et la vidéo d’archives. Ses œuvres ont été montrées dans des festivals vidéo et diffusées dans le monde entier. Ses travaux autour du mythe et de la ville incluent Ghost, réalisé à Hong Kong et projeté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2000. War Memorial (2017) a été nommé pour le prix du meilleur court documentaire au Sheffield DocFest, et son livre Men, War and Film, consacré aux films de messages Calling Blighty de la Seconde Guerre mondiale, a été publié en 2022. Steve Dutton est un artiste et commissaire occasionnel basé dans le Sud-Ouest de l’Angleterre. Sa pratique s’étend au dessin, au son, à l’image en mouvement et au texte, avec une attention portée à l’exploration des intersections et des chevauchements entre langage, espace et temps. Il développe actuellement un nouveau corpus d’œuvres intitulé The Phantom Industry. Son travail engage les actes de lire, dessiner, peindre, parler et écrire, et pourrait être décrit avant tout comme une pratique fondée sur le langage.
Nelson Henricks
STOPPING
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 4:25 | Canada | 2025
Nuit. La lune est une pierre. Les oreilles sont bouchées. Une chaise équilibre sur le toit d’une maison. Une boîte argentée se compose d’elle-même : un instrument mystérieux. Une bille roule dans la tête de quelqu’un. Deux pierres tournent. Est-il possible d'arrêter l'esprit ?
Henricks est diplômé du Alberta College of Art and Design. En 1991, il s'est installé à Montréal où il a obtenu un baccalauréat en cinéma de l'Université Concordia. Henricks a récemment terminé un doctorat à l’Université du Québec à Montréal. Henricks a enseigné en histoire de l’art et en arts visuels à l'Université McGill, à l’UQAM et à l’Université de Montréal. Il est présentement chargé de cours à l'Université Concordia. Artiste et commissaire, Henricks est mieux connu pour ses vidéogrammes et ses installations vidéo, qui ont été présentés à travers le monde, notamment au MoMA (New York), dans le cadre de la série Video Viewpoints. Il a été récipiendaire du Prix Bell Canada d’art vidéographique en 2002, a reçu le Prix Giverny Capital en 2015, et le Prix Louis-Comtois en 2023. Une exposition de son travail a été présentée au Musée d’art contemporain de Montréal in 2023. Ses oeuvres sont dans la collection du Musée des beaux-arts du Canada, du MoMAr (New York), du Musée des beaux-art de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée d’art contemporain de Montreal, entre autres. Il est représenté par la galerie Paul Petro Contemporary Art.
Ruth Höflich
The Flood
Film expérimental | 4k | couleur et n&b | 19:15 | Allemagne, Australie | 2024
The Flood recontextualise un épisode historique d’inondation survenu dans les années 1960, un événement qui avait submergé et partiellement détruit une serre horticole ainsi que la propriété attenante, au sein des infrastructures urbaines contemporaines et de leur dette persistante envers les interventions sur le territoire. À mesure que les images intérieures et extérieures se heurtent, l’inondation prend un double sens : celui d’une submersion physique et celui d’une remontée psychique à la surface.
Ruth Höflich est une artiste visuelle travaillant l’image en mouvement et la photographie. Née à Munich, elle est actuellement basée à Naarm/Melbourne. Son travail a été projeté et exposé à l’international, notamment à la National Gallery of Victoria, chez Gertrude Contemporary, au Rotterdam International Film Festival, à Images Festival, au Pravo Ljudski Film Festival et à l’Art Gallery of NSW. Elle est actuellement chercheuse associée au Powerhouse Museum de Sydney, où elle développe un nouveau film. Elle est titulaire d’un MFA du Bard College, New York.
Lin Htet Aung
A Metamorphosis
Fiction expérimentale | 0 | couleur | 16:36 | Myanmar | 2024
Dans les maisons, après les séparations, les mères étaient faites de larmes. Les fils se transformaient en verres vides. Et les berceuses devenaient une malédiction. Le film examine la souffrance et la résilience du peuple birman en s’appuyant sur les éléments politiques distinctifs qui, depuis plusieurs années, dérivent à la surface de l’océan d’opéra politique né des dictatures militaires répétées au Myanmar. La composition visuelle puise dans les couleurs du drapeau national birman, adopté en 2010 lors de la prétendue période de transition du pays. Ce drapeau, issu de la Constitution de 2008 imposée par un ancien dictateur militaire, contraste fortement avec la précédente loi sur le drapeau de 1974, puisqu’il introduit une définition formelle du drapeau. Le film déconstruit et interroge cette définition existante en jouant avec les couleurs, les objets et les séquences ; en utilisant des images de la Télévision de Propagande Gouvernementale montrant différentes générations sous des dictatures militaires successives ; en mêlant la voix glaçante de l’actuel dictateur, Min Aung Hlaing, récitant des berceuses hantées grâce à une technologie d’IA. Le film revisite également la chanson provenant de la dernière archive filmée d’une fête d’anniversaire de l’ancien dictateur birman, le général Ne Win, célébrée à l’hôtel Sedona à Yangon le 21 mars 2001, un an avant sa mort.
Lin Htet Aung (né en 1998) est un cinéaste originaire du Myanmar. Il a commencé par la poésie d’avant-garde avant de se tourner vers le cinéma en 2017. Ses courts métrages ont été sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux, notamment le New York Film Festival, Vancouver, Tirana, le Karlovy Vary International Film Festival, l’International Film Festival Rotterdam, et ont reçu de nombreux prix, dont le Tiger Short Award à l’International Film Festival Rotterdam (IFFR). Ancien participant du TIFF Directors’ Lab, de Berlinale Talents, de la Locarno Filmmakers Academy, de l’Asian Film Academy, et lauréat d’un Prince Claus Seed Award 2023, il développe actuellement son premier long métrage, Making A Sea, qui a reçu l’Asian Cinema Fund ainsi que le Red Sea Award à l’Asian Project Market (APM). Après le coup d’État de 2021, il a rejoint le mouvement de désobéissance civile (CDM) durant ses études d’ingénierie au Myanmar et poursuit aujourd’hui sa formation à la Städelschule, en Allemagne.
Carlos Irijalba
Wanderers
Doc. expérimental | 4k | couleur | 3:38 | Espagne, Pays-Bas | 2025
Wanderers est un film centré sur la manière dont la matière — et, par ricochet, nos corps — est mue par le magnétisme, l’impulsion ou le rythme porté par l’inertie terrestre. Un mouvement primordial, d’origine minérale, antérieur à la vie et à l’humain. Pour en rendre compte, le film adopte une perspective universelle sur la dynamique des oiseaux, la migration des corps, et la fascination humaine pour le vol, perçue comme une tentative de défier ces lois. Cette notion abstraite se déploie à travers deux phénomènes contemporains : la fauconnerie moderne pratiquée à bord d’avions commerciaux, et la passion des pilotes de répliques d’avions de ligne en radiocommandé. Ces deux pratiques dessinent la dichotomie entre l’évolution naturelle, notre matérialité physique et le désir de s’extraire de la réalité terrestre — des forces générales, de la gravité, de ce qui nous retient au sol.
Carlos Irijalba (né à Pampelune, Espagne, en 1979) Résident à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten (Amsterdam) en 2013–2014 et diplômé de l’UDK Berlin auprès du professeur Lothar Baumgarten, Irijalba a reçu de nombreux prix artistiques, parmi lesquels le NYC Culture Pair Program avec le Department of Design and Construction (DDC) en 2023, le Mondriaan Fonds (Amsterdam, 2022), le Sifting Foundation Art Grant (San Francisco, 2015) ou encore la bourse Marcelino Botín (2007–2008), entre autres. Il a exposé à l’international, notamment à la Biennale de Shanghai 2021, au CAB Art Center (Bruxelles), à la Triennale de Guangzhou 2017, ainsi qu’au MUMA (Melbourne, Australie). À la question : « Le monde a-t-il besoin de cet objet nouveau ? », la réponse est la plupart du temps « non ». C’est pourquoi le travail d’Irijalba se déploie selon un principe de pertinence, cherchant à rester en résonance avec les contextes. Dans des projets tels que Skins (2013), Hiatus (2022) et Pannotia (2016–en cours), il travaille avec la géologie et des matériaux industriels sensibles au temps, offrant de nouvelles perspectives sur les récits dominants de l’histoire occidentale. Ses œuvres figurent dans des collections publiques telles que le Museo Nacional Reina Sofía, la Netherlands National Collection, la Sammlung Wemhöner (Allemagne), la Taviloglu Art Collection (Istanbul) ou encore la Fondation Acciona (Espagne). Elles sont également largement représentées dans des collections privées en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Asie, notamment les collections Pilar Citoler, Kells Collection, David Breskin Collection, entre beaucoup d’autres.
Appu Jasu
When Andromeda and Milky Way Embrace
Fiction | 4k | couleur | 22:32 | Finlande | 2024
Un avion solitaire vole haut au-dessus d’un paysage sombre. Au milieu de champs de neige intacte, un rover scrute à la fois le sol et les étoiles, et commence à être troublé par l’histoire qu’on lui a jadis inculquée. Isolées à l’intérieur de l’appareil, des personnes tentent d’interpréter les messages de plus en plus complexes du rover, tout en cherchant à dévoiler le passé — et l’avenir.
Appu Jasu (né en 1987) est un artiste basé à Helsinki, travaillant avec la vidéo, le son, la photographie et le texte. Dans ses œuvres, fiction, documentaire et absurde se rencontrent et échangent des idées sur la vie et la société. Sa pratique consiste à réfléchir à travers chacun de ces médiums — image, texte, son — chacun prenant tour à tour l’initiative pour orienter l’œuvre dans une nouvelle direction. Les vidéos de Jasu figurent dans les collections du Musée d’art contemporain Kiasma et du Musée d’art d’Helsinki, et ont été présentées notamment au WNDX (Canada) et à Doclisboa (Portugal).
Erin Johnson
The Ferns
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 15:53 | USA | 2025
À l’approche de la fermeture du vieil herbier centenaire de l’Université Duke — qui abrite plus de 825 000 spécimens végétaux séchés — The Ferns entrelace récits personnels, politiques et scientifiques pour explorer les histoires entremêlées de la botanique, de l’identité et de la résistance. Au centre du film se trouvent Kathleen Pryer, directrice de l’herbier, et la théoricienne féministe Banu Subramaniam. Lorsque la première raconte avoir nommé un groupe de fougères d’après l’icône pop Lady Gaga — un geste ancré dans une identification queer — elle ouvre la voie à des conversations plus profondes sur les systèmes de nomination et de catégorisation. La seconde retrace la manière dont les normes sexuelles coloniales ont longtemps façonné la science botanique, imposant un genre binaire aux plantes et effaçant des systèmes reproductifs plus fluides et plus diversifiés. Tissé entre leurs deux voix, on retrouve des drag performers qui animent les archives de l’herbier, en play-back sur Poker Face dans des costumes scintillants inspirés de Gaga, évoluant entre les rangées de spécimens séchés. Ils deviennent les « fougères Gaga » — brouillant les frontières entre science et fantaisie, taxonomie et jeu. Tourné en Caroline du Nord, où la législation anti-LGBTQ+ continue de menacer les vies queer et trans, The Ferns situe l’herbier non seulement comme un lieu de préservation, mais comme une scène où se contestent les récits dominants. Remerciements particuliers à Dr Banu Subramaniam et Dr Kathleen Pryer pour avoir partagé leurs travaux, ainsi qu’aux performeurs Lotus Lolita, Portia Foxx et Poison. Merci à la directrice adjointe Vida Zamora et au monteur Rafe Scobey-Tahl.
Johnson a obtenu un MFA ainsi qu’un certificat en nouveaux médias à l’Université de Californie, Berkeley en 2013, et a participé à la Skowhegan School of Painting & Sculpture en 2019. Elle a également pris part à des résidences à la Jan van Eyck Academie (Maastricht, NL), au Lower Manhattan Cultural Council (New York, NY), à Hidrante (San Juan, PR), à Lighthouse Works (Fishers Island, NY), entre autres. En 2024, elle a été Working Artist Fellow à Pioneer Works (Brooklyn, NY). Son travail a été exposé ou projeté dans divers lieux, notamment e-flux (New York, NY), BOAN1942 ARTSPACE (Séoul, KR), BOFFO (Fire Island, NY), Rencontres Internationales (Paris, FR / Berlin, DE), BIENALSUR (Buenos Aires, AR), MOCA (Toronto, CA), Munchmuseet (Oslo, NO), Sanatorium (Istanbul, TR), Times Square Arts (New York, NY), etc. galerie (Prague, CZ), Cinalfama (Lisbonne, PT), deCordova Sculpture Park and Museum (Lincoln, MA), Billytown (La Haye, NL), la Galleria Eugenia Delfini (Rome, IT) ainsi que REDCAT (Los Angeles, CA). Johnson est directrice du programme de premier cycle et membre du corps enseignant du programme Studio Art à l’Université de New York.
Eginhartz Kanter
misdirected impulse
Film expérimental | 16mm | couleur | 2:50 | Allemagne, Autriche | 2025
Misdirected Impulse montre des paysages naturels et des parcs désertés à travers de longs plans fixes. Des arrangements pittoresques d’arbres et de buissons se déploient dans un calme silencieux, jusqu’à ce qu’une lumière fumante surgisse soudainement et rompe l’apaisement. Le staccato de plans très brefs qui suit, où la lumière se dirige autant vers la caméra que vers le spectateur, agit comme une attaque contre le regard et la perspective, dissolvant toute vision romantisée de la nature.
Eginhartz Kanter (*1984, Leipzig) a étudié les arts plastiques, les études culturelles et la photographie à l’Université d’art et de design de Linz, à l’Académie des beaux-arts de Vienne et à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. Dans son approche artistique, il interroge les frontières et les conventions du quotidien ainsi que des environnements de vie. Ses interventions (sub)urbaines négocient des aspects du public et entretiennent souvent un lien direct avec l’architecture.
David Kelley
African Union
Film expérimental | mp4 | couleur | 4:4 | USA | 2025
African Union répond aux révélations de 2018 concernant la surveillance chinoise au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba. Réalisé à partir d’IA générative, d’images commerciales issues de banques d’images et de séquences documentaires, le film explore l’impérialisme numérique, l’extraction des données, et les enchevêtrements idéologiques de l’intelligence artificielle au sein des dynamiques politiques et technologiques en constante évolution entre la Chine et l’Afrique.
David Kelley explore les écologies cachées de l’infrastructure globale — de l’extraction minière en eaux profondes et la route de la soie aux sables bitumineux de l’Alberta et à l’extraction des terres rares en Chine. Travaillant entre film, photographie, installation et sculpture, il examine comment la technologie, la modernité, l’écologie et la mémoire opèrent comme des systèmes de médiation interdépendants. Sa pratique s’inspire du film-essai, de l’ethnographie expérimentale et du théâtre expérimental, utilisant la forme comme un espace d’expérience affective, d’ambiguïté et de transgression. Kelley envisage la recherche comme un processus esthétique, privilégiant les modes sensoriels et spéculatifs plutôt que purement discursifs. Ses projets impliquent souvent des productions in situ, des recherches d’archives et l’intégration d’objets du quotidien ou de constructions théâtrales au sein d’environnements immersifs. Des spécimens scientifiques — empruntés à des collections d’histoire naturelle ou réinterprétés en verre, céramique ou pierre — ancrent ses installations dans une histoire matérielle tout en ouvrant la voie à des rencontres surréelles et spéculatives. Son travail a été exposé à l’international, notamment au Museum of Modern Art de New York, aux Rencontres Internationales Paris/Berlin et à The Bank, Shanghai. Ses prochaines présentations incluent le LACMA à Los Angeles et la Global Visions FotoFest Biennial 2026 à Houston. Kelley est titulaire d’un MFA de l’UC Irvine et a été boursier du Whitney Independent Study Program en 2010–2011.
Minne Kersten
Where I M Calling From
Vidéo | 0 | couleur | 5:40 | Pays-Bas, France | 2025
Where I'm calling from était une exposition de nouvelles œuvres de l’artiste Minne Kersten, basée aux Pays-Bas. Travaillant avec l’architecture de la David Dale Gallery, Minne a construit un environnement détaillé et évocateur qui explore la capacité narrative des objets inanimés et leur rôle dans l’activation de la mémoire de manière transportante. Minne adopte une approche littéraire dans son travail, mêlant installation, vidéo, sculpture et dessin pour façonner le décor d’un monde fictionnel. À travers ses installations immersives, elle révèle des bâtiments attentifs aux histoires et aux traumatismes, mettant en scène des situations soumises au chaos, à la décomposition et à la déconstruction. Minne explore les traces d’événements laissées derrière elles et les expose comme les témoins d’histoires privées conservées par les murs qui nous entourent. Son travail interroge la relation entre le réel et l’imaginé, l’ordinaire et l’étrange, et pose des questions sur la mémoire et ses reconstructions. Travaillant à travers une variété de médias, elle entremêle des thèmes personnels tels que le deuil, la perte et la mémoire avec le domaine collectif de la fiction, des fables et des symboles.
Minne Kersten (1993, NL) est une artiste basée à Paris et Amsterdam, travaillant la vidéo, l’installation et la peinture. Sous ces médiums se déploie une approche littéraire dans laquelle elle combine plusieurs techniques pour construire un monde où objets et scènes portent les traces du factuel comme de la fiction. Elle spécule sur les manières dont nous pouvons nous souvenir d’événements, de souvenirs et d’histoires, en suivant ce qui se perd dans ce qui demeure. Son travail interroge la relation entre le réel et l’imaginé, l’ordinaire et l’éphémère, et pose des questions sur la mémoire et sa reconstruction. En attirant l’attention sur l’acte même de construire — autant dans notre monde partagé que dans nos imaginaires — son travail tisse un lien entre des thèmes intimes tels que le deuil, la perte et le désir, et le domaine collectif de la fiction, des fables et de la fabrication des symboles. La peinture et le dessin sont continuellement produits au cours d’un processus d’introspection et de recherche. Ils servent de prise de notes visuelle, élaborée en parallèle de ses approches spatiales. Ces dernières années, elle a développé une méthode consistant à fabriquer un environnement architectural qui se révèle être une scénographie, un décor de film, puis une sculpture. Souvent nourries par des rencontres personnelles avec des lieux, ces sculptures offrent un terrain tangible pour explorer comment un espace peut témoigner ou déformer des récits et des événements. En mettant en scène des situations qui intègrent des éléments symboliques, tels que l’apparition d’animaux ou de présences fantomatiques, elle évoque les façons dont le passé peut laisser son empreinte sur le présent. En soumettant ses scènes au chaos, à la décomposition et à la perturbation, elle suggère différentes issues à cette expérience familière d’instabilité, de perte de contrôle et de passage vers un état de transition.
Saskia Kessler
Das Gewicht Von Steinen
Documentaire | 4k | couleur | 17:51 | Allemagne | 2025
La tribune Zeppelin, située sur l’ancien terrain des congrès du parti nazi à Nuremberg, est l’un des vestiges architecturaux les plus emblématiques de l’ère nazie. Là où les foules se rassemblaient autrefois pour acclamer Hitler, se déroulent aujourd’hui des courses automobiles et diverses activités de loisirs. Le film explore la tension entre mémoire et abandon, usage et responsabilité — et pose la question suivante : à une époque où l’extrémisme de droite progresse, comment appréhender un lieu conçu pour une idéologie criminelle qui demeure pourtant enchâssé dans le tissu de la vie quotidienne ?
Saskia Kessler a étudié les études européennes à l’Université de Maastricht puis la sociologie à l’Université Friedrich-Alexander d’Erlangen-Nuremberg, avant de découvrir sa passion pour le cinéma. Depuis octobre 2022, elle étudie la réalisation de films documentaires à la Hochschule für Fernsehen und Film de Munich.