Catalogue 2025
Parcourez ci-dessous le catalogue 2025 des Rencontres Internationales, ou effectuez une recherche dans les archives des oeuvres présentées depuis 2004. De nouveaux extraits vidéos sont régulièrement mis en ligne, les images et les textes sont également progressivement mis à jour.
Bea De Visser
The Sonic Gaze
Installation multimédia | 0 | couleur | 6:10 | Pays-Bas | 2025
Un cheval est placé dans un espace clos, sur un tapis roulant aquatique, doublement enfermé par le seul bruit de l’eau qui éclabousse. Nous entendons bien davantage que ce que nous voyons, en raison des fréquences enregistrées et de l’amplitude auditive propre au cheval. Grâce à la compression des hauteurs, à un équipement d’enregistrement spécialisé et à des captations sonores réalisées loin du plateau, l’expérience auditive de l’animal a été rendue audible pour les humains. Il en résulte une représentation acoustique de la perspective subjective de l’animal. À travers le filtre sonore du cheval, nous entendons un monde différent — mais tout aussi réel, de celui montré à l’écran. Tandis que notre regard reste humain, nos oreilles, elles, accèdent à la complexité de sa réalité sonore.
Bea de Visser est reconnue pour son art filmique, ses installations et ses performances sonores. Son travail peut être décrit comme une pratique fondée sur les médias numériques — du point de vue d’une peintre et conteuse qui appréhende le monde à travers différentes lentilles. Les animaux constituent un motif récurrent dans son œuvre. Ses travaux les plus récents se concentrent sur des formes de narration non anthropocentriques. Elle mêle fiction et quotidien, et met en évidence les structures de pouvoir, de domination et de contrôle. Son œuvre séduit le spectateur par un langage audiovisuel riche, exploratoire dans sa narration. Bea de Visser vient d’un parcours en peinture et d’une formation en son électroacoustique. Elle a d’abord commencé sa carrière comme artiste sonore et performeuse dans la scène des clubs et les artist-run spaces des années 1980. Bea de Visser a étudié à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam (1993–1995).
Arthur Debert
La Conférence des Instruments Savants
Vidéo expérimentale | 4k | couleur | 9:1 | France | 2024
Dans un amphithéâtre en bois construit en 1933 pour l’étude des animaux et des plantes, un groupe d’outils anciens assiste à une conférence qui semble porter sur les animaux et leurs mouvements, mais les outils comprennent peu à peu qu’il s’agit des êtres vivants qui leur ont donné leur nom et parfois même leur forme.
Né en 1990 à Paris, Arthur Debert vit et travaille entre Nancy et Berlin. Son travail prend forme dans la collaboration et l’échange, interroge la transmission et la survivance des savoirs qui s’inscrivent dans les anecdotes individuelles, les mémoires collectives et la technologie. Les aspects performatifs des objets porteurs de connaissances et de leurs processus de transition sont transcrits en installations, vidéos et éditions. Arthur Debert est diplômé de l’École de l’Image à Épinal (2011), de l’École Supérieure d’Art de Lorraine à Metz (2013), et a participé à l’École Offshore à Shanghai (2014-2015), programme de recherche de l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Nancy. Son travail a été présenté au Centre Dürrenmatt Neuchâtel (2025), la Triennale de la Jeune Création (Luxembourg, 2013 et 2021), à Koraï (Chypre, 2023), du Ann Arbor Film Festival (Michigan, 2022), dans le cadre du Berlin Art Prize (2018) et primé au Festival du film indépendant de Berlin (2023).
Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon
Apple
Film expérimental | mov | couleur | 4:0 | France | 2025
Everything is Real montre les pommes les plus rouges, les call centers les plus verts, les salles de serveurs avec le plus de câbles, les employés les plus souriants, les livreurs avec leurs plus beaux colis, les bénévoles les plus efficaces, les montagnes de déchets les plus grandes – mais les pousse au paroxysme du stéréotype : insensiblement, les stéréotypes versent dans l’extrême.
Stéphane Degoutin est artiste et chercheur. Son travail explore les « systèmes obscurs », les structures qui passent souvent inaperçues mais organisent nos vies : de l’air conditionné aux aéroports internationaux, de la musique pour plantes vertes aux infrastructures urbaines. Il tente une forme de reverse engineering de ces logiques cachées, pour imaginer d’autres façons de penser et d’agir. Gwenola Wagon est artiste et chercheuse. Elle est Professeure des Universités et elle enseigne à l’École des Arts de la Sorbonne à l’Université Paris 1. À travers des installations, des films, des performances et des livres, elle imagine des récits alternatifs et paradoxaux pour penser le monde numérique contemporain.
Sandrine Deumier
Le Jardin d'acclimatation
VR expérimental | 0 | couleur | 0:0 | France | 2023
Se présentant au premier abord comme un mystérieux jardin botanique nimbé de brouillard et agrémenté de panneaux interactifs et d’objets manipulables, "Le Jardin d’acclimatation" est un espace anthropisé, ordonné par le regard et le système de pensée humain. Progressivement, cet espace virtuel, librement disponible à l’exploration mais n’offrant cependant qu’une visibilité délimitée, va se ramifier en d’autres espaces adjacents pour donner accès à d’autres modes de visualisation. Ces différentes étapes vont permettre de donner une visibilité à l’énigmatique complexité des organismes végétaux en interaction avec leurs milieux. Les différents niveaux de perceptions fonctionnent comme autant de différents paliers à franchir, et tentent de mettre en évidence, en particulier, la visibilité de la complexité des systèmes racinaires et des processus de mycorhization, les divers modes de nutrition, de communication et d’interaction (associations, symbioses et entraides, sans oublier les stratégies de prédation). Disponible sous trois modes différents et complémentaires (en mode exploration, en mode intuitif-émotionnel et en mode scientifique), l’exploration du jardin botanique s’ouvre ainsi en de multiples scènes parallèles pour permettre une démultiplication de notre perception et accéder à une meilleure compréhension du monde végétal. Musique originale : Sonia Paço-Rocchia Œuvre réalisée dans l’établissement agricole public de Chartres-La Saussaye résultant d’un partenariat DRAAF - DRAC - Région Centre-Val de Loire (France)
Sandrine Deumier est une artiste pluridisciplinaire travaillant dans le domaine de la performance, de la poésie et de l’art vidéo dont le travail explore des thématiques post-futuristes au travers du développement de formes esthétiques liées aux imaginaires numériques. Passionnée par la narration numérique et les expériences artistiques immersives, elle travaille depuis plusieurs années à développer des fictions poétiques et visuelles centrées sur les imaginaires du vivant. Les préoccupations écologiques et les futurs spéculatifs sont au cœur de ses recherches. Son travail porte principalement sur la manière d’imaginer de nouvelles façons d’habiter le monde au travers des nouvelles technologies dans une perspective animiste, où la préservation des équilibres naturels primerait sur celle de la prédation, de l’accumulation et de la croissance illimitée.
Ra Di Martino
Kant Can't Chorus
VR expérimental | 4k | couleur | 16:0 | Italie | 2025
La vidéo Kant Can't (2024) se concentre sur le portrait onirique d’un groupe de personnages qui habitent un paysage imaginaire. Des astronautes fuyant l’immense figure d’une femme qui tente de les écraser, des mains surgissant telles d’énormes ruines archéologiques, et des insectes géants faisant irruption dans la scène, composent le scénario d’une fuite vers l’absurde. La relation à la conscience devient un parcours expérientiel, où la réalité se voit amplifiée par nos moyens de perception. Dans la vidéo, le protagoniste principal est un astronaute qui est parvenu à échapper à son destin, mais se retrouve ensuite dans diverses situations, au sein d’une succession de décors qui ne sont pas sans rappeler ceux d’un jeu vidéo.
Rä di Martino (Rome, 1975) a étudié à Londres, où elle a obtenu un MFA au Slade School of Art. Lauréate du Premio New York, elle a bénéficié d’une bourse pour étudier à Columbia University. Son travail a été présenté internationalement dans des musées et festivals de cinéma, notamment : MoMA-PS1 et Artists Space, New York ; Tate Modern, Londres ; MCA, Chicago ; Palazzo Grassi, Venise ; Museion, Bolzano ; Magasin, Grenoble ; la Biennale de Busan ; Manifesta 7 ; Kino der Kunst, Munich ; Transmediale, Berlin. À la Mostra de Venise 2014, elle a présenté le moyen métrage documentaire The Show MAS Go On, remportant le Prix Gillo Pontecorvo, le Prix SIAE et un Nastro d’Argento. Le Festival 2018 a présenté son long métrage Controfigura. En 2019, elle inaugure l’exposition Afterall au Mattatoio – Palaexpo à Rome ainsi qu’à la Kunst Halle Sankt Gallen. En 2022, elle réalise une exposition rétrospective au Forte Belvedere à Florence, et une exposition personnelle à la Torre Matta à Otrante, incluant une installation autour des archives de Carmelo Bene. Elle a inauguré son exposition personnelle Electric Whispers au BAC – Beirut Art Center et à Fotografia Europea, Reggio Emilia, en 2025.
Michael Dietrich
zone of silence (scream machine)
Film expérimental | hdv | couleur | 9:30 | Autriche | 2025
Le film expérimental Zone of Silence (Scream Machine) explore l’interaction entre lumière, brouillard et résonance pour évoquer l’isolement intérieur et la désorientation psychique. La ville est enveloppée d’une atmosphère dense ; reflets lumineux et sons étouffés composent une « zone de silence » où l’orientation comme la communication commencent à se dissoudre. Inspiré des problèmes historiques de navigation maritime — lorsque les signaux de brume devenaient inaudibles dans certaines conditions météorologiques — le film transpose ce phénomène dans le domaine de l’inconscient humain. Le concept psychanalytique de « zone de silence » formulé par Theodor Reik devient un motif central, désignant les émotions refoulées et la difficulté à les traverser. La séquence finale montre l’inscription « EUROPA » s’effaçant peu à peu, sombre reflet du futur politique du continent. Par son atmosphère saturée, sa composition mêlant enregistrements de terrain et sons synthétisés, et son usage de métaphores visuelles, le film propose une exploration profonde du vide intérieur et de la quête d’orientation.
Michael Dietrich (*1985, Vienne, Autriche) a étudié le social design à la HfbK de Hambourg ainsi que la photographie à l’Académie des beaux-arts de Vienne. Son travail explore l’impact des interventions humaines sur la nature, déployant souvent, à travers la vidéo et l’acousmatique, des scénarios troublants.
Sebastián Díaz Morales
One Glass Eye Melting
Vidéo expérimentale | mov | couleur | 13:0 | Argentine, Pays-Bas | 0
One Glass Eye Melting convoque l’imaginaire collectif de la dystopie pour le réarticuler en quête de nouvelles possibilités. En très gros plan, un œil en rotation fixe le spectateur, sa pupille reflétant un montage de désastres — guerre, catastrophes naturelles, accidents du quotidien — juxtaposés à des scènes de régénération : vie microbienne, expansion cosmique, évolution technologique. Tourné dans la rudesse d’un plan unique, avec un minimum de postproduction, l’œil devient à la fois miroir et « conteneur de mémoire » fracturé, perturbé par les glitches, les rayures, le bruit analogique et numérique. L’œuvre interroge l’acte de regarder lui-même, transformant le réel en quelque chose de surréel, mais étrangement familier. Tandis que l’œil accomplit une rotation complète à 360 degrés, le reflet dans la pupille demeure fixe, ancrant le chaos et le renouveau comme des forces cycliques et interdépendantes. One Glass Eye Melting reformule le désastre comme inséparable de la renaissance, suggérant que l’effondrement porte en lui la possibilité de réinventer — et de reconstruire — nos récits. Plutôt que de rejouer sans cesse la catastrophe, l’œuvre demande : que faisons-nous de ces images du désastre ? L’œuvre convoque ainsi l’imaginaire dystopique pour en redistribuer les motifs, à la recherche de possibles encore inexplorés. Elle fait partie de la série Bajo el cielo cayendo (Sous le ciel en chute), qui explore la tension entre catastrophe systémique et fragile espérance.
Sebastián Díaz Morales est né en 1975 à Comodoro Rivadavia, en Argentine, et vit et travaille à Amsterdam. Il a étudié à la Universidad del Cine de Antín en Argentine (1993–1999), à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten à Amsterdam (2000–2001) et au Fresnoy – Studio national des arts contemporains à Roubaix (2003–2004). L’examen que Díaz Morales mène sur la perception et la réalité repose sur l’idée que la réalité elle-même est, par nature, hautement fictionnelle. Ainsi, ses films ne transportent pas simplement le spectateur dans un ailleurs surréel ou fantasmagorique : ils dépouillent la réalité de sa familiarité, la déforment, la font apparaître comme autre. Chez Díaz Morales, l’imagination du spectateur ne fonctionne pas comme un simple contrepoint au réel. Elle agit plutôt comme une force capable d’évoquer l’espace et de le produire diégétiquement, une force qui, au-delà de l’impression visuelle directe, comble les lacunes de la vision et, au fil du film, révèle progressivement au spectateur la construction de ce que nous appelons « réalité ». Celle-ci se présente comme un phantasme, quelque chose qui échappe toujours à sa définition par les images — toujours « un peu en avance » sur l’image et sur le regard. Son œuvre a été largement exposée, notamment à la Tate Modern (Londres), au Centre Pompidou, au Stedelijk Museum et à De Appel (Amsterdam), au Fresnoy (Roubaix), au CAC (Vilnius), à Art in General (New York), au Ludwig Museum (Budapest), à la Biennale de São Paulo, à la Biennale de Sydney, à la Fondation Miró (Barcelone), au MUDAM (Luxembourg), à la Fondation Calouste Gulbenkian (Lisbonne), ainsi qu’à la Biennale de Venise et à Documenta Fifteen.
Yana Dombrowsky-m’baye
saint louis saint louis
Film expérimental | mp4 | couleur | 26:45 | Nouvelle-Zélande, France | 2024
Au XXI? siècle, vous êtes retournée dans les archipels de Saint-Louis du Sénégal et de Saint-Louis de Paris pour exhumer les vestiges des signares — ces femmes autrefois au cœur du commerce et de la société de l’Afrique occidentale française. À travers la nuit, à travers les murmures de vos tantes et de vos nièces, à travers les institutions qui abritent aujourd’hui le “patrimoine” français, vous êtes tombée dans une spirale entre des présents coloniaux et le passé.
Yana Nafysa Dombrowsky-M’Baye est une chercheuse et enseignante pluridisciplinaire originaire de T?maki Makaurau, Aotearoa. Sa lignée matrilinéaire remonte au Sénégal et à la France, tandis que sa lignée patrilinéaire est d’ascendance polonaise et tchèque. À travers des processus itératifs et rituels, la pratique de Yana constitue une enquête poétique sur les conditions matérielles et immatérielles de l’appartenance, abordant la pratique artistique comme un geste archéologique, mettant au jour la présence spectrale, souvent effacée, des identités interculturelles enfouies dans des lieux marqués à la fois par l’histoire coloniale et par son propre
Sam Drake
Suspicions About the Hidden Realities of Air
Doc. expérimental | 16mm | couleur et n&b | 9:9 | USA | 2025
Fragments d’archives d’événements presque trop sinistres pour être crus : des tests secrets d’irradiation menés par le gouvernement des États-Unis sur ses propres citoyens durant la guerre froide. Le film se confronte aux difficultés de documenter l’invisible, de saisir ce qui n’est que vagues et fréquences. Tourné sur pellicule périmée, c’est à travers l’image contaminée et un paysage sonore complexe que l’invisible se manifeste. – Cristina Kolozsváry-Kiss, IFFR Pendant la guerre froide, le gouvernement américain a développé un programme d’expériences radiologiques clandestines sur des êtres humains, utilisant ses propres citoyens comme sujets de test. Suspicions About the Hidden Realities of Air est une exploration elliptique de cet épisode historique sombre, circulant entre vastes paysages et corps humains individuels. Des fragments d’archives et des images en 16 mm — tournées sur pellicule expirée — évoquent les lieux de nombreux sites d’essais à travers les États-Unis. Des paysages urbains nocturnes, des scènes délavées du désert américain et des détails en gros plan de l’Amérique rurale s’entrelacent avec une voix off et des textes à l’écran renvoyant aux témoignages sur les effets persistants de cette période de tests secrets. – Open City Documentary Festival
Sam Drake (née à Dayton, Ohio) est une cinéaste basée à Milwaukee, Wisconsin. Son travail a été présenté dans des festivals et lieux tels que le Museum of Modern Art, l’International Film Festival Rotterdam, Media City Film Festival, CROSSROADS, le Museum of the Moving Image, Alternative Film/Video, Collectif Jeune Cinéma, Non-Syntax Experimental Image, Winnipeg Underground Film Festival, Transient Visions Festival of the Moving Image et Antimatter. Elle a également assuré la programmation de l’Union Cinema et du Mini Microcinema, et enseigne actuellement à l’Université du Wisconsin–Milwaukee.
Driessens & Verstappen
E-volved Formulae
0 | 0 | noir et blanc | 10:1 | Pays-Bas | 2024
Le logiciel de génération d’images Formulae E-volver est développé par les artistes. Les éléments constitutifs du programme sont toutes sortes d’opérateurs mathématiques de base. À partir de ces éléments, l’ordinateur peut composer une infinité de formules valides. À chaque itération, un petit ensemble de formules est généré puis visualisé à l’écran. Le spectateur compare ces images animées entre elles et les évalue. En retour, le logiciel tient compte de ces évaluations lorsqu’il compose de nouvelles formules. Les formules affichées longtemps à l’écran ont davantage de chances de se croiser, permettant à leurs propriétés visuelles d’être mélangées puis transmises aux générations suivantes. Le processus commence par une « soupe primordiale » qui produit des images relativement simples. Sur la base des préférences personnelles de l’utilisateur, ce système évolue progressivement vers des animations complexes et intrigantes. Les résultats finaux, les E-volved Formulae, sont enregistrés puis affichés sur un grand écran ou projetés. Ils révèlent la grande variété d’images issues de ces processus évolutifs successifs.
Le couple d’artistes basé à Amsterdam, Erwin Driessens (1963, Wessem) et Maria Verstappen (1964, Someren), travaille ensemble depuis 1990. Après leurs études à l’Académie des beaux-arts de Maastricht puis à la Rijksakademie d’Amsterdam, ils ont développé conjointement un œuvre multiforme composé de logiciels, de machines et d’objets. Leur recherche porte sur les possibilités qu’offrent les algorithmes physiques, biologiques et informatiques pour la génération d’images. Une source d’inspiration essentielle réside dans les processus auto-organisés observables dans la nature. Dans la série Morphoteques (collections de formes), ils mettent en évidence les variations formelles pouvant émerger d’un processus génératif spécifique. Dans d’autres travaux, les transformations de formes sont produites en temps réel à l’aide d’une machine. Dans leurs projets logiciels et d’intelligence artificielle, ils développent une nature artificielle se déployant sous d’innombrables variations. Driessens & Verstappen ont participé à de nombreuses expositions aux Pays-Bas et à l’étranger, notamment au Stedelijk Museum d’Amsterdam, au Museum Boijmans Van Beuningen de Rotterdam, au Centre Pompidou (Paris), à l’IVAM Institut de Valence, au musée Kröller-Müller (Arnhem), au Garage Museum (Moscou), au CaixaForum (Barcelone) et à Eyebeam (New York). Le duo donne régulièrement des conférences et présentations dans des universités, écoles d’art, festivals et symposiums, parmi lesquels Siggraph Los Angeles, Sonic Acts Amsterdam ou encore Second Iteration Melbourne. En 1999 et 2001, leurs projets de robots Tickle ont reçu le premier prix au concours VIDA Telefónica de Madrid. En 2013, ils ont reçu le prix Witteveen+Bos Art+Technology pour l’ensemble de leur œuvre. Les artistes sont représentés par la galerie DAM à Berlin.
Ewa Effiom
WHEN ONE DOOR OPENS
Doc. expérimental | mp4 | couleur | 10:44 | Belgique, Royaume-Uni | 2024
WHEN ONE DOOR OPENS se déploie comme une exploration des dynamiques complexes entre autorat, représentation et histoire. S’inspirant des méthodologies décisives d’Arthur Jafa et des esthétiques évocatrices de Christian Marclay, le film s’écarte des cadres conventionnels du cinéma dominant pour plonger au cœur d’un riche tissu de found footage, exhumant et réappropriant les récits enfouis au sein des race films, principalement issus de la période qui suit immédiatement l’ère pré-Code. À cet égard, l’œuvre se présente comme un contrepoint aux propositions parfois unidimensionnelles de Marclay. À travers une narration en apparence sinueuse, WHEN ONE DOOR OPENS bouscule les notions conventionnelles d’identité et d’appartenance, invitant le spectateur à se confronter aux complexités de la représentation historique. Chaque image devient un passage vers une époque révolue, où les personnages évoluent dans des espaces architecturaux à la fois littéraux et métaphoriques. L’exploration du mouvement au sein de ces espaces résonne d’une forte charge symbolique, révélant le pouvoir transformateur du cinéma. Au final, le film se dresse comme un hommage à l’attrait durable du médium cinématographique et à ses espaces implicites, capables de saisir et de réinventer les multiples strates de l’expérience humaine.
EWA EFFIOM est un architecte, auteur et producteur belgo-nigérian basé à Londres. L’imaginaire visuel, le futurisme et la mythologie sont des thèmes récurrents dans son travail, avec une attention particulière portée à leur relation avec l’espace. Il a fait partie de la deuxième promotion du programme New Architecture Writers de l’Architecture Foundation, qui s’est conclu par un programme public salué par la critique. Ses textes ont été publiés dans Architect’s Newspaper, Dwell, The AJ, ICON, Wallpaper, Frame, OnOffice, Architecture Aujourd’hui, The Modern House Magazine, A Daily Dose, Ex Libris, entre autres. Son essai Architecture, Buildings and Conservation in MAJA a été nommé dans la catégorie Meilleur article aux Estonian Architecture Awards 2022, un an après avoir obtenu la deuxième place au concours de commissariat de la Tallinn Architecture Biennale 2021 avec une proposition intitulée Adaptive Re-use. Son film Eagle Mansions a été présenté en première au Urban Film Festival de Perth en 2021, puis projeté à la Melbourne Design Week 2022. Il a ensuite obtenu la résidence How To au Centre canadien d’architecture, sous le titre How Not To Be A Developer. En 2022, son second film Beck Road a été présenté en première au festival Open City, avant d’être projeté à la 18? Biennale d’architecture de Venise. Il a été Fellow LINA en 2023 et a reçu la résidence Film Lab du musée MAXXI à Rome, où il a réalisé When One Door Opens, présenté au Demanio Marittimo–Km 278 puis dans l’exposition Restless Architecture commissariée par Diller Scofidio + Renfro au MAXXI. Il a également participé à la résidence Staging Ground de Theatrum Mundi, avec une exploration collaborative des transformations infrastructurelles de Paris après les Jeux olympiques. Il est ensuite revenu au réseau LINA pour prononcer le State of Architecture Address 2025, salué par la critique — un plaidoyer pour que la discipline architecturale retrouve la voie de l’imagination. Bien qu’il n’enseigne plus dans le programme MA in Architecture + Urbanism de la Manchester School of Architecture depuis 2022, il demeure critique invité à l’Estonian Institute of Technology et à la London Metropolitan University.
Zachary Epcar
Sinking Feeling
Fiction expérimentale | 16mm | couleur | 20:0 | USA | 2024
Trois employés de bureau se remémorent une expérience où ils se sont retrouvés piégés dans le tunnel transbay de San Francisco, chacun dérivant vers des fantasmes de sexe, de mort et d’autres formes d’intimité avec des inconnus. « Une œuvre envoûtante, ample et transportante, faite de tension suspendue, qui cherche de nouvelles formes d’intimité dans l’aseptisé. Un parc de bureaux urbain devient un bassin de réflexion pour les fantasmes érotiques d’un train déraillé où nous attendons, tremblons et survivons ensemble. » — Jury du 25 FPS
Zachary Epcar (né à San Francisco) est un cinéaste dont les films ont été projetés dans les festivals internationaux de Toronto, New York, Rotterdam, San Francisco, Vancouver, Édimbourg et Melbourne ; au Berkeley Art Museum & Pacific Film Archive, à Media City, IndieLisboa, European Media Art Festival, EXiS, 25 FPS ; ainsi que lors de programmations monographiques au Museum of Contemporary Art Chicago, au Museum of the Moving Image et à Black Hole Cinematheque. Ses films ont également été présentés en ligne sur MUBI, Le Cinéma Club et Ecstatic Static. Zachary vit à Oakland, en Californie, où il est membre du collectif de programmation Light Field. Ses films sont distribués par Light Cone (Paris).
Andro Eradze
Flowering And Fading
Film expérimental | 0 | couleur | 16:22 | Georgie, 0 | 2024
Un chien et un humain partagent leur sommeil dans le clair-obscur d’une maison tranquille. Soudain, les contours du réel commencent à se brouiller, et peu à peu, le rêve et la fantaisie prennent le dessus. Dans son nouveau travail, Andro Eradze façonne une vision renouvelée du surréalisme, où une composition d’image impeccable et un travail sonore saisissant frappent directement l’inconscient, plongeant les sens dans un océan de beauté absolue.
Andro Eradze (né en 1993, Tbilissi, Géorgie) est un artiste et cinéaste dont la pratique pluridisciplinaire explore les intersections entre présence, mémoire et spectralité. À travers la photographie, l’installation, la vidéo et le cinéma expérimental, Eradze examine l’agency des entités non humaines au sein de paysages où les frontières entre expériences humaines et non humaines se brouillent. Ses projets convoquent souvent des espaces liminaux, explorant les gestes inattendus et les relations subtiles entre objets, plantes et animaux. Il a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives ainsi qu’à des projections dans des institutions internationales telles que MoMA PS1 (New York), la 59e Biennale de Venise, The New Museum (New York), WIELS (Bruxelles), GAMeC (Bergame), la 22e Biennale Sesc_Videobrasil (São Paulo), la 14e Biennale de Kaunas (Lituanie), et la Fondation Vincent van Gogh Arles.
Bojan Fajfric
Greetings from Kosovo 1989
Doc. expérimental | mov | couleur | 13:39 | Slovénie, Pays-Bas | 2025
Greetings from Kosovo 1989 (2025) Single-channel video, (DV Pal 4:3), 13:39 min. Greetings from Kosovo 1989 s’appuie sur des images d’archives du rassemblement de 1989 au Kosovo, rendu célèbre par le discours de Slobodan Miloševi?. S’adressant à une foule de plus d’un million de personnes, il prit la parole dans un contexte de tensions ethniques croissantes au Kosovo et d’agitation politique en Yougoslavie. Sa mention de « combats armés » dans l’avenir de la Serbie a fait de ce discours un moment tristement célèbre, souvent considéré comme annonciateur des guerres yougoslaves. Reformulant et subvertissant le format du reportage télévisé, l’œuvre met en évidence l’hystérie de masse, la folie et la banalité de l’iconographie nationaliste et religieuse. À la lumière des événements récents, revisiter cet épisode — une composante indissociable d’une histoire qui a profondément marqué la fin du XXème siècle — constitue un geste crucial, tant cette histoire demeure intensément vivante.
Bojan Fajfri? (Belgrade, ex-Yougoslavie) est un artiste et cinéaste basé aux Pays-Bas depuis 1995. Diplômé de la Royal Academy of Fine Arts de La Haye et ancien résident de la Rijksakademie à Amsterdam. Travaillant principalement avec les images en mouvement et la photographie, il crée des récits stratifiés qui interrogent l’impact de l’histoire sur les trajectoires individuelles. Son intérêt se porte sur la relation poreuse entre la mémoire et l’image en mouvement. Son travail a été présenté dans des institutions telles que le Palais de Tokyo (Paris), le Baltic Centre for Contemporary Art (Gateshead), le San Telmo Museum (Saint-Sébatien), De Appel (Amsterdam), le Belgrade October Salon, la NGBK (Berlin) et le Center for Cultural Decontamination (Belgrade). Ses films ont été largement diffusés dans des festivals internationaux, parmi lesquels le International Film Festival Rotterdam, le International Short Film Festival Oberhausen, le Vienna International Film Festival, DOK Leipzig, le Sharjah International Film Festival, le Tempo Documentary Festival (Stockholm), les Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid, et le Impakt Festival (Utrecht).
Laurence Favre
Zerzura
Doc. expérimental | 16mm | couleur | 11:0 | Suisse | 2024
Nommé d’après une oasys mythique perdue, Zerzura interroge : Comment perçoit-on la « nature » ? Est-ce une « chose » à laquelle nous, humains, sommes extérieurs ? Ou faisons-nous tous partie d’un maillage où il n’y a ni centre ni périphérie? Est-ce qu’un assemblage de sons et d’images peut nous inviter à voir « la nature » comme du vivant, pourvu de sensibilité et d’agentivité ? Après Résistance (2017) et Osmose (2022), Zerzura clos la trilogie Corpus Animale.
Laurence Favre est artiste, cinéaste et chercheuse. Sa pratique s’articule autour de l’image argentique, du son et de l’écriture. Elle réalise des films expérimentaux, des installations et des performances filmiques, explorant les moyens de provoquer des changements épistémiques à travers la perception sensorielle. Ses films sont présentés à l’internationale dans des festivals de cinéma (Locarno Film Festival, Visions du Réel, Rotterdam IFFR, Ann Arbor Film Festival, entre autres), dans des espaces d’art ainsi que dans des contextes informels et lors de symposiums. Elle est lauréate de nombreuses bourses, prix et résidences d’artiste. Laurence est membre active du laboratoire cinématographique autogéré LaborBerlin, et cofondatrice de SPECTRAL, une plateforme dédiée à la création et à la diffusion des arts cinématographiques élargis.
Aurèle Ferrier
Claws
Doc. expérimental | 4k | couleur | 18:27 | Suisse, Chine | 2025
CLAWS est un essai en images mouvantes composé de plans glissés à travers des villes en expansion rapide, dérivant des terrains périphériques vers des noyaux denses avant de s’ouvrir de nouveau sur l’horizon. Dans des cadres largement dépourvus de présence humaine, l’architecture, les matériaux et le son transforment l’expansion urbaine en un champ de perception — un espace où la géométrie persiste, où l’intention vacille, et où la terre se souvient.
Aurèle Ferrier est un artiste visuel suisse travaillant avec le film, explorant les environnements construits et les périphéries urbaines. CLAWS conclut sa trilogie consacrée aux paysages façonnés par l’humain. Ses œuvres en images mouvantes ont été présentées notamment au Hiroshima City Museum of Contemporary Art (Hiroshima), à l’IDFA (Amsterdam), aux Rencontres Internationales (Paris/Berlin), à l’Open City Documentary Festival (Londres), à l’Anthology Film Archives (New York) et à l’Image Forum (Tokyo).
Liliia Filina
INNER IMMIGRATION
Film expérimental | 35mm | couleur | 3:36 | Russie | 2025
Dans une ville d’Europe de l’Est sans nom, quelques jeunes se retrouvent pris entre une résistance silencieuse et une complicité passive, tandis que leur pays sombre dans la guerre. Les rues de la ville, autrefois familières, deviennent un paysage de peur. Tourné dans un style sobre et d’observation, Inner Emigration est un portrait hanté d’une génération suspendue dans l’immobilité, contrainte de traverser une réalité en ruine qui n’offre plus aucun choix clair.
Lily Filina est une artiste et réalisatrice, née en 1999 à Kaluga, en Russie. Diplômée de la Rodchenko Art School, dans la classe de Sergueï Bratkov, elle travaille comme réalisatrice publicitaire et développe des projets indépendants à l’intersection du cinéma et de la vidéo d’art. En 2024, un film de Liliya a été présenté dans la programmation du Festival international du film de Rotterdam. En 2024 également, son projet "Internal Emigration" a reçu le soutien du programme Yandex360.
Lisa Freeman
Hook, Spill, Cry Your Eyes Out
Film expérimental | mp4 | couleur | 2:26 | Irlande | 2024
Une plongée tête baissée dans le paysage urbain capitaliste, portée par une caméra dynamique et un montage d’une grande finesse. Productivité, optimisation, mouvement constant vers l’avant. Dans ce court-métrage expérimental de l’artiste et réalisatrice Lisa Freeman, la frénésie de la caméra et la rapidité du montage transmettent l’exigence terne et ininterrompue faite au corps : travailler, toujours, dans notre société capitaliste. À travers des fragments d’environnements de béton, des corps sur des tapis de course, des mannequins de crash-tests et d’autres images urbaines omniprésentes, combinés à une bande-son de respirations hachées et de conversations disloquées, Hook, Spill, Cry Your Eyes Out propose un commentaire acéré sur ce que notre société érige abusivement en nécessité absolue.
Lisa Freeman est une artiste et réalisatrice basée à Dublin, en Irlande. Son travail interroge les structures économiques et de pouvoir, et explore la manière dont l’intimité peut être mobilisée comme forme de résistance. Ses œuvres récentes ont examiné le quotidien — là où les sons de la ville traversent les rêves, nostalgies ou espoirs d’autrui, et où de petits moments conduisent à des événements plus surréels (Slipped, Fell and Smacked my Face on the Dance Floor) — ainsi que l’isolement social dans l’espace public (Hook, Spill, Cry Your Eyes Out). Freeman occupe un atelier au Temple Bar Gallery + Studios à Dublin. Elle a reçu plusieurs bourses et aides à la création du Arts Council of Ireland. Son travail fait partie de la collection du Arts Council of Ireland. Elle a participé à des résidences en Corée du Sud (BARIM Arts, 2016), ainsi qu’à la Cité Internationale des Arts à Paris dans le cadre d’un programme avec l’Institut Français, soutenu par Temple Bar Gallery + Studios Dublin et Bétonsalon, Paris (2025).
Moritz Frei
Am I the sleeping bag of my soul?
Film expérimental | mp4 | couleur | 3:53 | Allemagne | 2025
Des clowns autour d’un piano inondé, d’étranges courtiers en bourse, des fontaines en carton dans l’espace urbain. Sans structure narrative définie, les frontières entre soi, corps et conscience se brouillent. Des signes familiers deviennent étrangers, les espaces se dissolvent, les significations échappent. Malgré son abstraction, le film semble étrangement accordé à notre présent. Comme s’il révélait un malaise plus profond et enfoui sous la surface des images du quotidien, difficile à nommer, mais pourtant pleinement perceptible.
Moritz Frei est un artiste visuel qui travaille avec l’installation, la vidéo, le texte et le son. Sa pratique oscille entre analyse et absurdité, utilisant l’humour comme stratégie pour interroger les structures sociales et médiatiques. L’expérimentation, et la possibilité de l’échec, fait partie intégrante de son processus, lui permettant d’explorer avec légèreté les mécanismes de contrôle et de perception. Frei a étudié à la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig. Pendant de nombreuses années, il a travaillé à temps partiel dans des vidéoclubs, la Filmgalerie 451 à Berlin et Alpha 60 à Leipzig, deux lieux de référence pour le cinéma expérimental et international. Cette expérience a affûté son regard sur la matérialité et la puissance des images en mouvement. Le point de départ de son travail artistique et cinématographique fut la première tasse de café qu’il a partagée avec Bruno Ganz, pour son film Meine erste Tasse Kaffee (Ma première tasse de café).
Soren Thilo Funder
Mirror Touch (Archipelago DLC_01)
Fiction | 4k | couleur | 19:21 | Danemark | 2024
La synesthésie miroir-tactile est un phénomène neurologique dans lequel une personne ressent physiquement la même sensation de toucher que celle qu’elle voit éprouvée par quelqu’un d’autre. Un stimulus perçu par un sens déclenche ainsi une sensation dans un autre. Dans la vidéo Mirror Touch (Archipelago DLC_01), les employés de l’entreprise de trading à haute fréquence Archipelago™ sont soumis à une série de tests expérimentaux destinés à développer une forme d’empathie synthétique. Le processus vise à réunifier l’espace du corps et celui de la cognition ; le corporel et l’immatériel ; le réel et l’imaginaire. Accompagné par les acteur·ices du film, le spectateur est guidé par une voix autoritaire dans un voyage suggestif qui mène des terminaux de trading jusqu’à la réalité physique de l’usine. Là, la matérialité brute — et violente — du sol industriel revient en force : le corps du travailleur y demeure le témoin physique de l’empreinte, elle aussi violente, du progrès.
Søren Thilo Funder est un artiste visuel travaillant principalement la vidéo et l’installation. Ses œuvres fonctionnent comme des hybridations de fictions populaires, de tropes culturels et de situations socio-politiques, de projections et d’histoires. Elles sont des constructions narratives qui insistent sur la formation de nouveaux sens dans la fine membrane qui sépare les fictions des réalités. Attentif aux histoires écrites et non écrites, aux paradoxes de l’engagement social, aux glissements temporels et au besoin de récits non linéaires, Thilo Funder propose des espaces où peuvent se produire des rencontres temporelles, politiques et mémorielles à contre-courant.
Gerard & Kelly
E for Eileen
Fiction | 4k | couleur | 23:35 | USA, France | 2024
Un personnage énigmatique passe son dernier jour dans la maison qu’elle a conçue et construite. Sa solitude est interrompue par l’arrivée d’anciens amis qui menacent de la submerger sous le poids du passé. Fiction spéculative, E for Eileen est entièrement tourné dans la villa E-1027 d’Eileen Gray — l’un des trois monuments historiques français de l’ère moderne, et le seul édifié par une femme.
Gerard & Kelly sont des artistes visuels et cinéastes dont la pratique interdisciplinaire traverse le film, la performance et l’installation, intégrant chorégraphie, écriture, impression, dessin et sculpture. Basés à Paris depuis 2018, ils sont connus pour des projets conceptuellement rigoureux et fondés sur la recherche, qui interrogent les questions de mémoire et d’histoire, de sexualité et de formation de la subjectivité. Gerard & Kelly collaborent depuis le début des années 2000 pour développer un corpus d’œuvres distinctif qui place le mouvement, le récit et la théorie critique en dialogue direct avec l’architecture et le site. Leurs projets se déploient souvent dans des espaces modernistes emblématiques et ont été présentés dans des institutions majeures en Europe et aux États-Unis. Issus des fermes de l’Ohio et des régions minières de Pennsylvanie, Brennan Gerard et Ryan Kelly se rencontrent à New York et entament une collaboration qui les conduit au Whitney Museum Independent Study Program, où ils sont boursiers Van Lier en 2009-2010, puis à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où ils obtiennent tous deux un MFA en 2013, au sein du studio interdisciplinaire dirigé par l’artiste Mary Kelly. Ruins, leur première exposition personnelle dans une institution européenne, a été présentée par le Carré d’Art – Musée d’art contemporain de Nîmes en 2022-2023. Des expositions personnelles et performances ont également été présentées à la Galerie Marian Goodman, Paris (2025), à la Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence (2024), au Centre Pompidou, Paris (2023), à la Galerie Marian Goodman, New York (2022), au MAMCO, Genève (2020), au MOCA, Los Angeles (2020), au Festival d’Automne, Paris (2017 et 2019), au Getty Museum, Los Angeles (2019), à Pioneer Works, New York (2018), au Palais de Tokyo, Paris (2016), au New Museum, New York (2014), et à The Kitchen, New York (2014). Ils ont participé à la NGV Triennial 2023 à la National Gallery of Victoria, Melbourne, aux Chicago Architecture Biennials 2023 et 2017, ainsi qu’à la biennale Made in L.A. 2014 au Hammer Museum, Los Angeles. Leur travail a également été présenté dans des expositions collectives au Château La Coste, Le Puy-Sainte-Réparade (2025), à la Collection Lambert, Avignon (2024), à Le Commun, Genève (2024), sur la High Line, New York (2023), au FRAC Franche-Comté, Besançon (2022), et au Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2015), entre autres. Gerard & Kelly ont reçu de nombreuses distinctions, dont le VIA Art Fund (2024), le programme Mondes nouveaux du Ministère de la Culture (2023), la Graham Foundation (2014) et Art Matters (2013). Leurs œuvres figurent dans les collections permanentes du Carré d’Art, Nîmes, du FRAC Franche-Comté, Besançon, du Solomon R. Guggenheim Museum, New York, du LACMA – Los Angeles County Museum of Art, du Hammer Museum, Los Angeles, de la National Gallery of Victoria, Melbourne, du Musée Serralves d’art contemporain, Porto, et du Whitney Museum of American Art, New York.