Moving_image #8

Moving_image est un cycle de séances mensuelles de projection à la Gaîté Lyrique, un espace laboratoire de découverte et de réflexion dédié aux pratiques contemporaines de l’image en mouvement. Œuvres vidéos, filmiques et multimédias sont présentées sous forme d’abécédaire.

H comme histoire

Gaîté Lyrique, Paris, France | mercredi 15 mai 2013

Pour la huitième lettre de son abécédaire, MOVING_IMAGE vous propose de découvrir le regard et le questionnement d'artistes et de cinéastes autour de la notion d'HISTOIRE. Avec la projection exceptionnelle de "De l'origine du XXIe siècle" de Jean-Luc Godard, ainsi que de vidéos de Ivan Faktor, Sarah Vanagt et Katrien Vermeire, Deimantas Narkevicius, Anna Ådahl et Giulio Squillacciotti.

ŒUVRES PROJETéES

Jean-Luc Godard : De l'origine du XXIe siècle | Doc. exp. | 16’ | Suisse/France | 2000

Ivan Faktor : Das Lied ist aus | Doc. exp. | 18’ | Croatie | 2008

Sarah Vanagt, Katrien Vermeire : The Wave | Documentaire | 20’ | Belgique/Espagne | 2012

Deimantas Narkevicius : Into the Unknown | Doc. exp. | 19’45’’ | Lituanie/Allemagne | 2009

Anna Ådahl : To New Horizons | Vidéo | 10’ | Suède | 2012

Giulio Squillacciotti : Casi la mitad de la historia | Vidéo | 7’46’' | Italie/Espagne | 2011

Comment l'Histoire peut-elle être interrogée par des artistes et cinéastes contemporains, qui parlent alors de leur époque ou de l'histoire récente? Cette séance débute par le film de Jean-Luc Godard, "De l'origine du XXI siècle", à la fois réflexion sur l'histoire du cinéma, généalogie des images contemporaines et introduction magistrale à l'Histoire de notre siècle, indissociable de ses guerres, et d'une violence inédite. Ivan Faktor assemble des scènes documentaires filmées dans la ville d’Osijek en Croatie en 1992 lors de la guerre d'ex-Yougoslavie, avec des extraits de la bande sonore du film "M le maudit" de Fritz Lang, et créé le portrait terrible d’une ville dévastée par des forces irrationnelles et un meurtrier invisible. Sarah Vanagt et Katrien Vermeire placent une caméra au-dessus de l'endroit où neuf victimes ont été enterrées après leur exécution par les franquistes en 1939 durant la guerre civile espagnole. Les traces apparaissent, et avec elles se dévoilent une vérité originelle. Deimantas Narkevicius interroge le pouvoir trompeur des images à partir d’extraits de films d’ex-Allemagne de l’Est (RDA) documentant le quotidien des berlinois. Le film crée un antagonisme entre ce qui est vu et ce qui est entendu, analogue au gouffre entre propagande et réalité. Anna Ådahl combine des séquences de films soviétiques et américains des années 30, et interroge les relations entre les deux super puissances à cette période. Une ambivalence se crée entre ce que nous voyons et ce que nous avons appris au travers des mécanismes de propagande et de communication. Giulio Squillacciotti raconte la querelle entre deux hommes de générations différentes. Leur désaccord réside dans la possibilité même d’écrire l'Histoire.