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Michael Snow

Reverberlin

Vidéo expérimentale | 0 | couleur | 55:0 | Canada | 2006

Réalisé à partir d`un concert que Michael Snow a donné avec son ensemble d`improvisation CCMC au Kunst-Werke en 2002, Reverberlin est la première œuvre pour laquelle Snow, à la fois cinéaste et musicien de renom, a co-composé son et image. Avec des images vidéo numériques du CCMC jouant à travers le monde, Snow crée des contrepoints et des juxtapositions à l`enregistrement non mixé de 2002.

Michael Snow est né en 1929 à Toronto (Ontario), d’une mère francophone, excellente pianiste, dit-il d’elle, et d’un père anglophone. Alors qu’il débute en arrondissant ses fins de mois en jouant du jazz, il découvre Louis Armstrong, His Hot Five, et les mélodies sonores, particulièrement sensuelles de Jelly Roll Morton. Complètement autodidacte, il apprend la musique sans même savoir la lire. Son art est le fruit de l’improvisation et du hasard. Il commence à peindre puis sculpter dans les années 50, passant alors de la figuration à l’abstraction. Sa peinture se traduit bientôt dans une synthèse entre le sujet figuré et la surface de la toile. Il entre alors dans le cinéma par une première animation, A to Z, réalisée en 1956, qu’il qualifie comme « deux chaises qui baisent ». Quelques années plus tard, il crée l’une des oeuvres les plus marquantes de sa carrière et de l’histoire du cinéma (expérimental), Wavelength. Elle le catapulte hors de l’atelier du peintre, et devient source d’inspiration pour les principaux critiques et théoriciens du cinéma (Manny Farber, Jonas Mekas, Annette Michelson). Depuis les années 60, le travail de Snow se trouve à l’avant-garde de l’art visuel et du cinéma expérimental. Pluridisciplinaire, son oeuvre aborde tous les médiums et matériaux. Abordant les matérialités, l’épaisseur et la minceur. Si son cinéma se conjugue toujours à l’art et à la performance, il tend à l’éclatement des frontières. La Région centrale (1971) sera l’une de ses oeuvres phares, marquée par les prouesses d’une caméra multidirectionnelle, conçue spécialement pour son tournage. Il invite le spectateur à tourner avec la machine, suivre son mouvement, encourageant ainsi une réflexion sur la réalité et vérité supposée de l’image. Snow approfondit notre conscience de la vision humaine. Son oeuvre se révèle dans l’expérience sensorielle, elle se trouve au coeur même des systèmes sensibles, des contrastes et des impressions, en en accentuant les distinctions. Snow trouve son inspiration dans une philosophie de l’esprit et du langage. Ses films sont des rituels de passage, entre la perception pure et sa représentation, des jeux conceptuels et extatiques sur le temps et l’espace. Si son oeuvre pouvait se définir, elle serait un immense film-essai. Évoluant constamment avec les mouvements technologiques, témoin de la mutation des médiums, sa créativité est autant marquée par un art visuel, le cinéma et le son, se faisant chacun complémentaire de l’autre. Son travail est marqué par l’empreinte d’un temps, de l’histoire de l’art, plus encore par celle de ses méthodes. Après avoir obtenu le prix Molson en 1979 et le prix d’excellence de l’IR AC en 1989. Il devient Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France en 1995. Il est récompensé du Prix du Gouverneur général en Arts visuels et en Arts médiatiques au Canada en 2000. Snow aura eu une carrière des plus internationales, son oeuvre traversant les plus grandes institutions, comme la Tate Modern, au Royaume-Uni, cette année. De nombreuses rétrospectives auront eu lieu dont notamment en 1978 au Musée des Beaux Arts du Canada à Ottawa qui s’installera ensuite au Centre Pompidou à Paris, au Kunstmuseum de Lucerne, au Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam; au Rheinisches Landesmusuem, Bonn; au Musée des Beaux-Arts de Montréal; à la Vancouver Art Gallery. Il exposera au Musée d’Art contemporain de Tokyo (1988), au Centre national de la photographie de Paris, au Centre pour l’image contemporaine de Saint Gervais et au MAMCO de Genève. Depuis les années 2000, il aura exposé à la Arnolfini Gallery, Bristol au Royaume-Uni, au MoMA de New York, à la Whitney Biennial, à la Albright Know Art Gallery, au Philadelphia Museum of Art aux Etats Unis. Une rétrospective de sa filmographie s’est également tenue au Toronto Film Festival, au Canada, en 2015.