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Phillip Warnell

Intimate Distances

Doc. expérimental | 4k | couleur | 61:0 | Royaume-Uni, USA | 2020

Au coin d'une rue du Queens, à New York, une femme âgée aux cheveux blancs fait du surplace, semblant attendre ou chercher quelque chose, puis commence à approcher les passants. Munie d'un micro, mais filmée depuis des toits éloignés – comme par une caméra de surveillance -, elle leur pose des questions philosophiques sur les moments clés de leur vie, suscitant parfois des réponses franches et révélatrices de la part de gens qui semblent avoir besoin de parler. On la voit également de près, au niveau de la rue, filmée par une caméra proche et tremblante. Et, par intermittence, on entend un homme anglais en voix off, qui lit le récit d'un séjour en prison. Que voyons-nous exactement? Une sorte de documentaire? Une fiction dépouillée de ses repères habituels? La femme est Martha Wollner, directrice de casting, mais le film n'indique jamais clairement quelle est sa mission, ce qu'elle espère apprendre, et quelle est sa relation avec l'orateur distant (qui est peut-être aussi l'observateur distant). Faisant écho à "The Conversation" de Coppola, ainsi qu'aux œuvres des réalisateurs expérimentaux britanniques John Smith et Chris Petit, collègues de Phillip Warnell, cette œuvre est énigmatique et insaisissable. Pourtant, comme le suggère le titre, ces moments où Wollner se connecte à l'intimité de parfaits inconnus font de ce film une incursion de guérilla dans l'expérience urbaine, séduisante et inattendue, pleine de compassion. (Jonathan Romney)

Phillip Warnell est artiste-réalisateur, écrivain et directeur du Visible Institute, un institut de recherche sur le cinéma et la photographie, à l'Université Kingston, Londres (Royaume-Uni). Il produit des œuvres cinématographiques et des textes, qui explorent diverses thématiques philosophiques et poétiques, ainsi que des notions relatives aux relations entre l'être humain et l'animal. Son plus récent film, "The Flying Proletarian" (2017), a été présenté en première au CPH:DOX, Copenhague (Danemark), en mars 2017. Dans ses recherches universitaires, Philip Warnell aborde une série de questions interconnectées sur "l'animalité-cinémalité-criminalité", faisant appel à des professionnels du cinéma et des chercheurs à propos des rôles à l'écran, et explorant la relation entre apparences, mesures et classification des rôles. Il travaille également sur des idées de scénario pour un long métrage, actuellement en cours de développement, qui étudie les notions d’erreurs d'observation et d’apparitions venant d'autres mondes. Il accède à des documents d'archives pour préparer et compléter ce projet. Son travail filmique a fait l'objet de nombreuses expositions, dont des projections récentes à l'ICA – Institute of Contemporary Art, Londres (Royaume-Uni); au KW Institute for Contemporary Art, Berlin (Allemagne); et au musée Tate Modern, Londres (Royaume-Uni); ainsi que dans des festivals de films aussi prestigieux que le Festival du film de Locarno (Suisse); le New York Film Festival (USA); et la Viennale, Vienne (Autriche). Il a également déjà exposé à la Moderna galerija, Ljubljana (Slovénie); à la Biennale de Sharjah (Émirats arabes unis); et à la Wellcome Collection, Londres (Royaume-Uni). Son film "Ming of Harlem: Twenty One Storeys in the Air" (2014) a remporté le Prix international Georges de Beauregard 2014 au FIDMarseille (France), ainsi que le prix Universities SIC 2015 à IndieLisboa, Lisbonne (Portugal).