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Didier Faustino

Exploring Dead Building 2.0

Fiction expérimentale | hdv | couleur et n&b | 9:0 | France, Cuba | 2015

Didier Faustino dresse le portrait d’une jeunesse « encagée » . cette exploration sonde l’histoire du bâtiment La Escuala de Ballet et les utopies de son architecte, Vittorio Garatti Cuba 1961 Au cours d’une partie de golf, sur le terrain du club privé le plus prisé, où tous les politiques se rendaient, les révolutionnaires Fidel Castro et Che Guevara miment une partie en uniforme. Au cours de cette journée leur vient l’idée de créer sur ce magnifique site la plus grande école d’art d’Amérique latine. Trois architectes se voient donc confier la conception de cinq bâtiments, dont la mise en oeuvre commen¬cera la même année : l’école d’arts plastiques, l’école d’art dramatique, l’école de ballet, l’école de musique et l’école de danse moderne. Cuba 1962 Début de l’embargo des Etats-Unis sur Cuba et de la première crise économique du pays depuis le début du régime castriste. Sur les cinq bâtiments, trois sont encore inachevés et font alors l’objet de pillage. Ces bâtiments meurent avant même d’exister ; c’est le cas notamment de l’école de ballet, conçue par l’architecte italien Vittorio Garatti. Le projet s’enrichi au contact de la liberté et de la richesse du bâtiment, pour prendre la forme d’une chorégraphie en dialogue avec l’espace. « Exploring Dead Buildings » a alors muté en se fragmentant et d’un unique véhicule nous sommes passés à 3 systèmes portatifs, projectifs et prothétiques. D’une narration monologique a émergé un dialogue triptyque dans lequel se croisent des personnages hétéronymes dénués d’identité. L’oeuvre comme performance physique donne ensuite lieu à une captation et c’est alors la performance de la Bienale qui est fictionnée et mise en scène. A WALKER TO EXPLORE DEAD BUILDINGS Dans une atmosphère tropicale, au lever du jour, sur les toits d’une architecture aux courbes utopiques se déploie une chorégraphie de trois jeunes corps. Ces personnages mélancoliques au caractère hétéronyme arborent chacun un scaphandre métallique, métaphore d’une jeunesse encagée. Les caméras placées sur ces structures ainsi que celle qui gravite autour d’eux nous offrent les images de cette errance sur les ruines de la Escuela de Ballet de La Havane à Cuba. Le film met ainsi en exergue l’échec de cette utopie architecturale et culturelle. La performance, elle, souligne la mémoire d’un futur voulu meilleur, mais aujourd’hui rapporté à une architecture laissée sans usage. Ainsi les scènes claires et celles obscures s’entrecoupent entre passages de l’intérieur à l’extérieur,entre jour et nuit au service d’une esthétique fictionnelle. LIGNE NARRATRICE ENTRETIEN AVEC VITTORIO GARRATTI Didier Faustino s’adresse à l ‘architecte Vittorio Garratti, non pas pour qu’il lui raconte l’histoire de ce bâtiment, mais pour en capter son essence via l’expérience de son créateur ; celle des extrêmes et des utopies. Il l’invite à parler de sa jeunesse en cage, de ses illusions perdues ;de la Révolution. Le projet s’enrichi au contact de la liberté et de la richesse du bâtiment, pour prendre la forme d’une chorégraphie en dialogue avec l’espace. « Exploring Dead Buildings » a alors muté en se fragmentant et d’un unique véhicule nous sommes passés à 3 systèmes portatifs, projectifs et prothétiques. D’une narration monologique a émergé un dialogue triptyque dans lequel se croisent des personnages hétéronymes dénués d’identité. L’oeuvre comme performance physique donne ensuite lieu à une captation et c’est alors la performance de la Bienale qui est fictionnée et mise en scène. A WALKER TO EXPLORE DEAD BUILDINGS Dans une atmosphère tropicale, au lever du jour, sur les toits d’une architecture aux courbes utopiques se déploie une chorégraphie de trois jeunes corps. Ces personnages mélancoliques au caractère hétéronyme arborent chacun un scaphandre métallique, métaphore d’une jeunesse encagée. Les caméras placées sur ces structures ainsi que celle qui gravite autour d’eux nous offrent les images de cette errance sur les ruines de la Escuela de Ballet de La Havane à Cuba. Le film met ainsi en exergue l’échec de cette utopie architecturale et culturelle. La performance, elle, souligne la mémoire d’un futur voulu meilleur, mais aujourd’hui rapporté à une architecture laissée sans usage. Ainsi les scènes claires et celles obscures s’entrecoupent entre passages de l’intérieur à l’extérieur,entre jour et nuit au service d’une esthétique fictionnelle. Didier Faustino s’adresse à l ‘architecte Vittorio Garratti, non pas pour qu’il lui raconte l’histoire de ce bâtiment, mais pour en capter son essence via l’expérience de son créateur ; celle des extrêmes et des utopies. Il l’invite à parler de sa jeunesse en cage, de ses illusions perdues ;de la Révolution.

Artiste et architecte français, Didier Faustino travaille sur la relation entre corps et espace. À la frontière entre art et architecture, sa pratique a débuté dès la fin de ses études en 1995. Son approche est multiforme, allant de l’installation à l’expérimentation, de la création d’œuvres plastiques subversives à celle d’espaces propices à l’exacerbation des sens. Ses projets se caractérisent par leur dimension fictionnelle, leur regard critique, leur affranchissement des codes et leur capacité à offrir des expériences inédites au corps individuel et collectif. A ce titre, il a reçu le « Prix Dejean, Grande Médaille d’Argent » de l’Académie d’Architecture en 2010 pour l’ensemble de son œuvre. Ses projets se caractérisent par leur dimension fictionnelle, leur regard critique, leur affranchissement des codes et leur capacité à offrir des expériences inédites au corps individuel et collectif. Plusieurs de ses œuvres sont entrées dans les collections de grandes institutions : MoMA, Fondation Calouste Gulbenkian, Fondation Serralves, Fonds National d’Art Contemporain, Musée National d’Art Moderne / Centre Georges Pompidou. Actuellement, Didier Faustino travaille sur plusieurs projets architecturaux : la création d`une fondation et bibliothèque à Mexico City pour Alumnos 47, une maison domestique expérimentale en Espagne pour l’éditeur de maisons Solo Houses et un chai au Portugal pour le domaine Casa de Mouraz. Il consacre également une partie de son temps à l’enseignement, et dirige notamment la Diploma Unit 2 à la AA School de Londres depuis 2011. Depuis septembre 2015, il exerce la fonction de rédacteur en chef du magazine français d’architecture et de design CREE.